Alerte Otan n° 44 - Décembre 2011
Éditorial :
Nouveau gouvernement en Belgique,
Vieille Politique d’allégeance à l’Otan

Photo de la page d'accueil de notre nouveau
Ministre des Affaires Étrangères : Tout un programme...

« Grâce à la Libye, on écoute la Belgique à l’Otan ». « Nous avons évité les dégâts collatéraux ». « Nous sommes plutôt fiers des résultats obtenus ». Telles étaient les affirmations du nouveau Ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, à la radio.

Depuis le 31 octobre, jour où l’Otan a cessé ses bombardements, la Libye a disparu de nos écrans de télévision et des pages de nos journaux : mission accomplie. Il ne se passe plus rien en Libye, et la Belgique a gagné des galons grâce au zèle dont elle a fait preuve pendant 7 mois avec ses 6 chasseurs bombardiers F-16, ses 450 missions offensives et le travail d’un chasseur de mines en Méditerranée.

Il n’y a vraiment pas de quoi être fiers. Le bilan de la guerre de l’Otan contre la Libye n’est même pas abordé, alors que des voix s’élèvent de plus en plus, partout dans le monde, pour que l’ONU fasse au moins une enquête sur l’ampleur des destructions, des morts de civils et des dégâts « collatéraux » réels ainsi que sur le rôle direct de l’Otan dans l’assassinat de Mouammar Kadhafi.

La déclaration gouvernementale rappelle l’adhésion au principe de « responsabilité de protéger » et la nécessité d’un mandat de l’ONU pour participer à une action militaire, mais elle met en premier lieu son engagement total pour toute future guerre de l’Otan. On a vu aussi comment on peut interpréter une résolution de l’ONU, en fonction de certains intérêts. Et comment l’ONU est reléguée au rang de simple « partenaire » de l’Otan qui a pris les commandes des interventions militaires, en Afghanistan et en Libye .

L’Otan vient d’ailleurs de conforter sa décision de rester en Afghanistan, au moins jusqu’en 2024. La soi-disant stratégie de sortie des forces belges de ce pays d’ici 2014 annoncée par notre gouvernement est purement déclamatoire. Il en va de même pour les questions de désarmement nucléaire. Le retrait des bombes nucléaires stationnées à Kleine Brogel n’est même pas mentionné. Aucune référence non plus au bouclier anti-missiles en train de se déployer dans toute l’Europe sous l’égide de l’Otan et pour la construction duquel la Belgique avait déjà promis quelques millions d’euros.

S'il faut, pour que "la Belgique soit écoutée", montrer que sa "défense" bombarde des pays du Tiers-Monde, nous préférerions que cette Belgique-là soit tout à fait inaudible. Certes, on écoute cette Belgique à l’Otan. Mais ce n’est pas la voix de la population belge qu’on écoute.