Alerte Otan n° 67 - Janvier 2018
Éditorial :
NOS PROCHAINS COMBATS

Les derniers mois de 2017 ont été marqués de multiples réunions, tant de l'Otan qu de l'Union Européenne. Et de déclarations communes réaffirmant les liens indestructibles entre elles. Cependant, les 25 pays (sur 28) de l'UE qui ont signé le "pacte de coopération militaire renforcée" estiment également qu' enfin l'Europe aura une défense autonome et les capacités d'une grande puissance pour peser plus sur la scène mondiale. 

En fait de projection de forces (pour reprendre ses propres termes), l'Otan a connu une défaite majeure tant au Moyen Orient que dans sa confrontation avec la Russie. L'Etat Islamique, essentiellement construit avec ses moyens financiers, ses livraisons d'armes et sa Coalition de Volontaires, a du battre en retraite en Irak et en Syrie. D'autre part, l'Otan – incluant donc presque tous les Etats européens – a multiplié les exercices militaires grandeur nature le long de ses frontières avec la Russie et mis en branle toute sa panoplie de propagande de guerre inventant des menaces imminentes de la part de la Russie sur l'Europe. 

En Belgique, le gouvernement de droite actuel se montre toujours l'élève modèle de l'Otan et participe "loyalement" aux nouvelles missions militaires qui lui sont commandées: après l'Irak et la Syrie, ce sera à nouveau l'Afghanistan et probablement la Libye. Il s'acharne aussi à imposer l'augmentation du budget de la Défense (pour atteindre les 2% du PIB) et l'achat de nouveaux avions bombardiers qui coûteront plus de 15 milliards d'euros à la population. En loyal membre de l'Otan, la Belgique refuse de signer le Traité de l'Onu sur l'interdiction totale de l'armement nucléaire.

Toutes ces questions restent à l'ordre du jour de nos prochains combats. Elles sont partie intégrante des luttes des travailleurs et de la majorité de la population belge pour défendre nos acquis sociaux et pour construire une Belgique, une Europe, une monde de solidarité et sans guerres. 

Nous proposons de mener ces discussions le plus largement possible, au sein des associations de paix, des organisations syndicales et des partis progressistes et de ne pas le laisser aux parlementaires, aux politiques, aux experts. Dans ce numéro de Alerte Otan, nous ouvrons un débat sur une de ces questions: est-ce que l'Union Européenne est en mesure de se rendre autonome de l'Otan? est-ce qu'elle est capable de construire une politique de paix? A nos lecteurs la parole!