Alerte Otan n° 69 - Juillet 2018
Éditorial :
Sommet Otan 2018: Actions et propositions pour démanteler la machine de guerre
Le Président des Etats-Unis Trump ordonne au gouvernement belge de "respecter ses promesses" d'acheter des F-35 américains, de stocker de nouvelles armes atomiques (et conventionnelles) sur le territoire belge, d'augmenter ses dépenses militaires jusqu'à 2% du PIB pour 2024. 
 
Donc, la Belgique avait "promis" tout cela? Hélas oui, tout comme les gouvernements belges depuis les années 70 ont "accueilli" les bombes atomiques US à Kleine Brogel, et pris part aux diverses coalitions au moyen desquelles l'Otan a fait des guerres, depuis celle contre la Yougoslavie à l'actuelle guerre contre la Syrie. Il n'en va pas autrement pour le renouvellement de la flotte d'avions bombardiers F-16 et son remplacement par les F-35 et celui des bombes nucléaires B61 par de nouvelles bombes américaines.
 
Si les injonctions de Donald Trump "n' impressionnent pas" notre premier ministre Michel, c'est parce que dans le fond ces deux chefs d'état n' ont pas de profondes divergences. Dans l'Otan tous les Etats ne pèsent pas d'un poids égal et les intérêts contradictoires ne manquent pas. Mais, déjà avant la présidence de Trump, et depuis la création même de l'Alliance Atlantique, leur but commun reste la sauvegarde de la puissance et de la suprématie capitaliste occidentale sur le monde. 
 
Le prochain Sommet de l'Otan de juillet 2018 vivra peut-être quelques remous, mais ne connaîtra aucune remise en question de l'ordre du jour: l'augmentation des budgets militaires de tous les Etats membres, la poursuite de "la lutte contre le terrorisme", le renforcement et l'unification des moyens de dissuasion et de défense (càd. l'achat des F-35 en ce qui concerne la Belgique), la coopération Otan-UE (càd. laisser débarquer les forces US à Anvers et accompagner la construction du "mur" aux frontières de la Russie) 
 
Le gouvernement belge entérinera les directives otaniennes 2018, comme les précédentes. Mais des failles apparaissent, jusque dans les partis de la majorité gouvernementale et, surtout, dans les partis d'opposition qui jusqu'ici étaient des soutiens "loyaux" de l'Otan. C'est que les mouvements sociaux citoyens s'emparent de plus en plus des questions de guerre et paix et des dépenses militaires exorbitantes des Etats alors que les gens s'appauvrissent  et que les besoins sociaux fondamentaux ne sont pas satisfaits. 
 
Ce sommet de l'Otan est l'occasion de discuter, de s'exprimer et de se mobiliser avec force pour dire: Non à l'Otan! Oui au rassemblement de toutes les forces démocratiques et anti-guerre de Belgique, d'Europe, des Etats-Unis et du Canada pour  démanteler cette monstrueuse machine de guerre!