Alerte Otan n° 8 - Février 2003
Non a la guerre de solidarité avec les États Unis

Le président Bush a trois raisons pour faire la guerre à l'Iraq : terminer celle de son père, le pétrole et la relance de la bourse et finalement l'approche des élections. La machine de guerre ne peut pratiquement plus s'arrêter, tant les préparatifs criminels sont avancés. Les F-16 américains et les Tornados de la Royal Air Force, sans l'aval du Conseil de Sécurité, déversent hebdomadairement et illégalement des dizaines de tonnes de bombes sur des cibles théoriquement militaires avec tous les effets collatéraux que l'on peut imaginer depuis les crimes de guerre commis par l'OTAN en Yougoslavie.

Les gesticulations de Chirac n'y feront rien, au contraire elles confortent l'administration Bush qui prend son temps pour faire pression non seulement sur les 10 membres non permanents du Conseil de Sécurité mais aussi sur la Russie et la Chine soumises aux directives néo-libérales des mondialistes.

La résolution 1441 du 8 novembre 2002 impose à l'Iraq la destruction des installations nucléaires, chimiques et bactériologiques dont les éléments lui avaient été fournis par plusieurs pays occidentaux. Ces destructions ont déjà été réalisées par les Israéliens en juin 1981 (Centre nucléaire de Towaitha) et après la guerre du Golfe par les inspecteurs de l'ONU.

Il est quasi certain que le Conseil de Sécurité, après avoir accepté les « preuves » de l"existence d'armes de destruction massive donnera le feu vert pour une intervention armée contre un pays épuisé et exsangue. La décision de fond pour déclencher cette guerre requiert 9 oui sur 15. Une abstention de la France, de la Russie ou de la Chine et le non de l'Allemagne et peut-être du Mexique n'arrêteront pas le processus infernal car les États Unis, la Grande Bretagne, l'Angola, le Chili, l'Espagne, le Pakistan, la Syrie, la Bulgarie, le Cameroun et la Guinée apporteront leur accord soit 10 oui sur 15 !!!

Un tel scénario signifie la disparition de toute crédibilité du Conseil de Sécurité et donc des Nations Unies et de sa Charte. L'effondrement des N.U. rappellerait celle de la S.D.N. qui a précédé la deuxième guerre mondiale. La présidence du Conseil de Sécurité ne pourra probablement pas éviter le vote et si la guerre devait se prolonger, une nouvelle catastrophe irakienne se profile à l'horizon avec toutes les conséquences d'une déstabilisation dans la région qui, nécessairement, va exacerber le terrorisme. Que faire ? Peu de choses pour la Belgique si ce n'est entrer en résistance non violente. Il faut empêcher par tous les moyens légaux que la Belgique participe à l'aide logistique de ces crimes de guerre ; exiger que la Belgique refuse l'application de l'article 5 de l'OTAN qui ne concerne que les états membres (la Turquie est libre de refuser toute participation) ; manifester en permanence devant les ambassades des pays agresseurs ; faire pression auprès des ministres responsables de l'aide qu'ils apportent à la participation logistique ; manifester auprès des présidents de parti et faire de la question iraquienne un élément essentiel de la campagne électorale.