Alerte OTAN n°94 - 4e trimestre 2024 Edito :
A l’annonce de l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, Mark Rutte, le tout nouveau Secrétaire Général de l’OTAN, n’a pas tardé, comme tant d'autres, à le féliciter. Ce faisant, il a dit son espoir de travailler avec M. Trump en vue "d’une OTAN plus forte", ce en raison, dixit M. Rutte, du "nombre grandissant de défis". Saluant le "fort leadership" de M. Trump, il s'est dit convaincu d'être entendu sur la nécessité de poursuivre sur la voie de budgets et de production militaires accrus. A l'épreuve des faits, on verra. C'est que l’élection de Donald Trump a provoqué stupeur et effroi parmi une bonne partie de la classe politico-médiatique européenne ; elle est vue comme une catastrophe pour la continuation du financement de la guerre contre la Russie en Ukraine, et cela donne le prétexte aux dirigeants européens, à quelques exceptions près, de réclamer encore davantage d’argent pour la guerre. En tout état de cause, pour l’OTAN, l’ennemi numéro 1 reste bien la Russie, son "attitude agressive", et son union avec les autres ennemis maléfiques désignés, la Chine, la Corée du Nord et l’Iran : le nouvel Axe du Mal menaçant un Occident portant haut les valeurs d’humanisme, de démocratie, de liberté, de droits de l’homme. Comme à Gaza. Le nouveau Commissaire européen à la Défense engage les Etats membres à augmenter les dépenses militaires "face à la menace russe", et appelle à une coopération totale avec l’OTAN. Pour la ministre allemande des Affaires étrangères, avec le retour de Trump les Européens devront « assumer encore plus de responsabilités en matière de politique de sécurité », entendez jeter encore plus d’argent dans la guerre contre la Russie en Ukraine. En Belgique les futurs dirigeants pressentis sont exactement sur la même longueur d’onde : Tout y passera, dépenses sociales, investissement dans les services publics, engagement des fonctionnaires de l’Etat... : tout pour atteindre voire dépasser les 2% sacrés de l’OTAN. Pourquoi une telle frénésie de dépenses pour la guerre ? Pourquoi un tel gâchis d’argent à l’heure où l’humanité fait face à de tels défis sociaux et climatiques, et pourrait utiliser bien plus utilement tous ces milliards perdus pour la mort et la destruction ? Oui, mais : Nous ne pouvons pas abandonner l’Ukraine valeureuse et démocratique aux appétits impérialistes de Poutine, la Russie, la Chine, l’Iran, la Corée du Nord menacent le monde libre, veulent détruire nos libertés, menacent nos valeurs, etc. Les dirigeants de l’UE, et les grands médias se sont enfermés dans ce narratif. Toute personne le mettant en question, est automatiquement disqualifiée : c’est au mieux un « munichois » prêt à brader les Valeurs européennes pour une paix honteuse avec le nouvel Hitler ; au pire un « ami de Poutine », pour ne pas dire un collabo, un traître pactisant avec l’ennemi. Mais le grand risque pour ces dirigeants, c’est que leurs populations sortent petit à petit de cette réalité parallèle. Et elles ont commencé à se rebeller, à ne plus accepter le récit imposé, que ce soit en Allemagne, en Tchéquie, en Slovaquie, en Roumanie. Car qu’ont-elles devant les yeux? · Les actions génocidaires d’Israël à Gaza seraient impossibles si les États-Unis et l’Union Européenne n’en assumaient les coûts et le soutien politique. Les massacres et les destructions en Palestine et au Liban, sont la guerre de l’Occident. Ils ont mis à nu toute l’hypocrisie des discours sur les Droits de l'homme et sur nos Valeurs européennes. · la guerre en Ukraine n’aurait tout simplement pas eu lieu sans la volonté de faire entrer l’Ukraine dans l’OTAN, comme l’a reconnu le précédent Secrétaire Général de l’OTAN en 2023. Qu’on aime ou qu’on n’aime pas Poutine, ou son ‘régime’, n’était-il pas fondamentalement compréhensible de ne pas accepter d’avoir à ses frontières un bloc militaire hostile ? L’OTAN nous a conduits à la guerre, et veut maintenant nous imposer une « économie de guerre » pour la faire perdurer, et nous entraîne dans une escalade potentiellement suicidaire pour l’humanité. « Nous avons dû détruire la ville pour la sauver » déclarait un commandant US pendant la guerre du Vietnam ; l’OTAN devra-t-elle détruire le monde pour prétendre le sauver des menaces qu’elle a elle-même créées, au nom de valeurs dont chaque jour qui passe à Gaza nous apporte la preuve de la vacuité ? Le cœur du problème est l’OTAN et l’impérialisme occidental dont l’Alliance Atlantique est l’instrument militaire. Les vertueux appels à la "résolution pacifique des conflits" resteront dérisoires et inaudibles, tant qu’on feindra de ne pas le voir. Organisé par la Plateforme Charleroi-Palestine Une année de génocide
PALESTINE : STOP GENOCIDE, COLONISATION, APARTHEID
Alors que l'offensive israélienne dans la bande de Gaza entame sa deuxième année, Israël a lancé le 28 août dernier la plus importante offensive en Cisjordanie depuis la deuxième intifada en 2002. Plus de 30 Palestiniens ont déjà été tués alors que des camps de réfugiés entiers ont été détruit. Les attaques de colons et les déplacements forcés de population ne cessent. A Gaza, plus de 40.000 Palestiniens ont été tués par Israël en un an, plus de 187 000 en comptant on le nombre de morts indirectes et de disparus (selon des chiffres publiés dans The Lancet, considérés comme « cohérents » par Médecins du Monde). Dans son ordonnance du 26 janvier 2024, la Cour internationale de justice a reconnu le caractère potentiellement génocidaire de l'attaque israélienne en cours sur la bande de Gaza. En Cisjordanie, 622 Palestiniens ont déjà été tués, dont 142 enfants. 60 prisonniers palestiniens sont par ailleurs morts en détention dans les prisons israéliennes en raison de tortures, mauvais traitements et négligences médicales. Rassemblons-nous pour que la Belgique :
Les organisateurs/organisatrices appellent les participant.e.s à respecter ces mots d'ordre et à manifester pacifiquement. Toute apologie de crimes de guerre, d’attaques contre des civil.e.s ou toute manifestation d’antisémitisme, d’islamophobie et de toute autre forme de racisme entraînera une exclusion du rassemblement. A la demande de nos partenaires palestiniens, seul le drapeau national palestinien sera autorisé. Premiers signataires : ABP, AJAB, Ambassadeurs d'expression citoyenne, AWSA-Be, BDS Bruxelles, Comité Verviers Palestine, Communauté palestinienne de Belgique et du Luxembourg, CNAPD, Comité belge de soutien au Peuple Sahraoui, De-Colonizer, DIEM25, FGTB, Jeunes FGTB, MOC, Formation Leon Lesoil, Mouvement Présence et Action culturelles, Palestina Solidariteit, SCI Projets internationaux, SB Overseas. Contre-Sommet de l'OTAN
Contre-Sommet de l'OTAN
Dans le cycle « War & Peace Café » Le mouvement de la Paix face à la guerre en Ukraine L'éclatement de la guerre en Ukraine en février 2022 a provoqué de profondes confusions et divisions au sein des Mouvements de la Paix, dans notre petit pays comme partout en Europe. L'unanimité qui semblait régner entre nous sur le rôle de 'machine de guerre' de l'OTAN a volé en éclat. Un chroniqueur de la RTBf titrait au lendemain des manifestations de l'année passée "Guerre interne chez les pacifistes". Nous ne pensons pas qu'il soit utile ni même possible à l'heure actuelle de discuter avec la frange du mouvement progressiste qui milite pour la guerre ; mais nous sommes persuadés qu'il est plus nécessaire que jamais de "ramener la paix entre les pacifistes", face à la militarisation accélérée de nos sociétés et à la menace de plus en plus lourde de guerre chaude directe entre l'OTAN et la Russie. C'est pourquoi nous proposons une rencontre, dans le cadre des "War & Peace Cafés", où différents représentants du Mouvement de la Paix défendront leurs convictions, dans un débat rationnel et dépassionné. Dans l'espoir d'arriver, sinon à une unanimité probablement impossible dans des circonstances de guerre, au moins à une compréhension réciproque, et une réunion sur les points fondamentaux.
Alerte OTAN n°91 - 2e trimestre 2024 Edito :
"La Russie ne veut certainement pas d’un conflit militaire direct avec les forces américaines et de l’OTAN et poursuivra ses activités asymétriques en dessous de ce qu’il estime être le seuil d’un conflit à l’échelle mondiale." Voila ce qui est écrit noir sur blanc dans le très officiel rapport annuel sur "l'évaluation des menaces" de la communauté du renseignement US . Vous avez bien lu: "la Russie ne veut certainement pas d’un conflit militaire", et il ne s'agit pas là de la propagande de trolls payés par Poutine. Quel sens donner alors à ces déclarations des dirigeants occidentaux alertant à l'unisson de la menace d'attaque russe sur l'Europe ? "Si on laisse l’Ukraine seule, si on laisse l’Ukraine perdre cette guerre, alors à coup sûr la Russie menacera la Moldavie, la Roumanie, la Pologne", assène Macron. "Une victoire russe en Ukraine serait lourde de menaces pour ses voisins européens" renchérit Ursula von der Leyen. La militarisation de l’Union européenne ne va pas assez vite aux yeux des dirigeants va-t-en-guerre de l’OTAN , il faut agiter la soi-disant menace russe. Toute la société est sommée de "passer en économie de guerre", le détournement de l’argent public au profit des marchands de canons devient énorme. Un grand emprunt européen de 100 milliards d’euros est annoncé, "pour renforcer la défense". Plusieurs Etats de l'UE, France et Allemagne en tête, font pression pour que la Banque européenne d’investissement finance l’industrie de défense, en violation de ses propres statuts. Mais la préparation des esprits à la guerre n’avance manifestement pas comme le voudraient ces dirigeants. Car si il est assez clair que "la Russie ne veut certainement pas d’un conflit militaire", plusieurs responsables occidentaux, face à la catastrophe ukrainienne, eux semblent bien envisager sérieusement cette option. "Si la situation se dégrade, nous serons prêts pour que la Russie ne gagne jamais", lance Macron. "L’Ukraine doit gagner. La Russie doit être vaincue. La Russie doit être détruite" martèle son homologue letton. La confiance des va-t-en-guerre se base sur la supériorité matérielle de l'OTAN sur la Russie : "Nous n'avons pas face à nous une grande puissance. (...) le PIB [de la Russie] est très inférieur à celui des Européens, inférieur à celui de l'Allemagne, de la France" . Et ils ont factuellement raison - démontrant par cela même l'inconsistance de "la menace de l'attaque russe" : Le budget de la défense des pays de l'Otan, est de 1 200 milliards d'euros. 14 fois celui de la Russie. La population de la seule Union européenne, c'est 3 fois celle de la Russie. La propagande de guerre déversée jour après jour donne de la Russie et de ses dirigeants une image déformée, monstrueuse, délirante. Elle a pour but de préparer les esprits à la guerre. Nous devons réaliser que la paix à long terme, en Europe et dans le monde ne viendra pas de la volonté de maintenir coûte que coûte la domination d'une partie sur l'autre ; elle ne viendra pas de la destruction de l'«ennemi», aujourd'hui la Russie, demain la Chine, "défi systémique" pour l'OTAN . La paix ne pourra être atteinte que si on reconnait que les préoccupations de sécurité de "l'autre" sont légitimes. Il ne peut y avoir de sécurité à long terme en Europe tant que la sécurité du camp d'en face est déniée avec mépris. Pétition INTAL Appel aux parlements fédéral et régionaux pour qu’ils appliquent un embargo militaire en Belgique Le cycle de ‘War & Peace Café 2024’ est organisé par le Comité Surveillance OTAN, DiEM25, Intal et Vrede, et se tient chaque dernier mardi de chaque mois de 18h30 à 21h au ‘Buen Vivir’, 23 Pl. Fernand Cocq, 1050 Ixelles Bruxelles, 24 mars 2024 Ce qui se passe aujourd’hui à Gaza est la continuation de la Nakba, lorsqu’en 1948, des centaines de milliers de Palestinien.ne.s ont été déplacés de force. C’est la continuation de 75 années de violations du droit international par Israël, marquées par le colonialisme et l’apartheid contre l’ensemble du peuple palestinien, l’occupation de leurs terres et 16 années de blocus imposées aux Palestinien.ne.s vivant dans la bande de Gaza. Depuis plus de quatre mois, plus de 30 000 Palestiniens et Palestiniennes, majoritairement des femmes et des enfants, ont été tué.e.s. Plus de 70 000 personnes ont été blessées. Plus de 7000 personnes sont portées disparues. Environ 2 million de personnes ont été déplacées de force tandis qu’une grande partie des infrastructures civiles ont été totalement détruites. La communauté internationale doit agir pour mettre fin à l’injustice qui perdure et, de manière urgente, mettre en œuvre un cessez-le-feu immédiat et permanent et assurer la protection de toutes les populations civiles, la libération de toutes les personnes captives, la levée du siège de Gaza, et un accès à l’aide internationale pour les Palestinien.ne.s de Gaza actuellement en urgence humanitaire absolue. Rassemblons-nous pour la marche nationale du 17 Mars à 14h Gare du Nord à Bruxelles pour exiger de la Belgique :
- Les organisateurs/organisatrices appellent les participant.e.s à respecter ces mots d’ordre et à manifester pacifiquement. Dans le cycle « War & Peace Café » Nagorno – Karabakh Ce que la gestion du conflit du Karabakh nous apprend sur l’Europe de demain avec Nicolas Tavitian politologue, sociologue, spécialiste des questions européennes, auteur d'articles et de rapports sur le conflit entre l'Arménie, l'Azerbaïdjan et la Turquie. 2023 a été l'année du plus grand nettoyage ethnique près de l'Europe depuis les années 1990. Il s'est produit dans le Haut-Karabakh (Caucase du Sud). Largement éclipsée par la guerre en Ukraine, puis par cette autre guerre à Gaza, cette épuration ethnique est l'aboutissement d'un conflit qui remonte à 1988. L'Europe, comme la Russie, porte une lourde responsabilité dans cette issue. L'indifférence et l'inaction de l'Europe face à ce conflit nous apprennent beaucoup sur le fonctionnement de l'Europe et sur ce qui attend les Européens s'ils ne repensent pas la manière dont le continent est gouverné. Le cycle de ‘War & Peace Café 2024’ est organisé par le Comité Surveillance OTAN, DiEM25, Intal et Vrede, et se tiendra chaque dernier mardi de chaque mois de 18h30 à 21h au ‘Buen Vivir’, 23 Pl. Fernand Cocq, 1050 Ixelles Dans le cycle « War & Peace Café » La guerre en Ukraine Rencontre - débat avec
Modérateur : Vladimir Caller, pour le CSO 1ère conférence du cycle ‘War & Peace Café’ organisé par le Comité de Surveillance Otan avec DIEM25, INTAL et VREDE. Manifestation nationale |