Le criminel de guerre Wesley Clark témoigne à La Haye

John Catalinotto
20 décembre 2003

L'ancien commandant de l'OTAN et actuel candidat à la présidence US Wesley Clark a commencé à témoigner le 15 décembre au procès de l'ex-président yougoslave Slobodan Milosevic à La Haye.

En dehors de la salle d'audience du Tribunal Criminel International pour l'ex-Yougoslavie (ICTY), un groupe de manifestants protestaient à la fois pour la venue de Wesley Clark, et pour l'intention de la cour de garder son témoignage secret jusqu'au 19 décembre, les autorités US ayant reçu le privilège de censurer toute partie du témoignage qu'elles considèrent comme mettant en danger les intérêts nationaux des USA si elle était rendue public.

Deux des manifestants tenaient une pancarte où l'on pouvait lire "Le tribunal-kangourou des Yankee a peur de la vérité".

Lors d'une conférence de presse organisée par le Comité pour la Défense de Slobodan Milosevic, de l'autre côté du tribunal, l'avocat canadien Tiphaine Dickson a souligné ce que cachait la décision du tribunal de garder le témoignage secret. "Tout doute sur la nature politique du ICTY a été effacé, lorsque le juge a fait savoir qu'ils avaient accepté les conditions que le régime US avait exigé d'eux"

Un grand nombre d'hommes de loi et de professeurs de droit avaient souligné cette nature politique du tribunal, et sa création illégale par le Conseil de Sécurité des Nations Unies sous pression US. Parmi les critiques du ICTY se trouvent l'ancien ministre de la justice US Ramsley Clarck, et l'avocat canadien Chris Black

La cour a uniquement écouté les crimes prétendument commis par des Yougoslaves. Elle a refusé d'entendre la moindre charge présentée contre l'armée ou les leaders politique des USA ou de l'OTAN.

Bien qu'il se pose en "candidat de la paix", le général W. Clarck a dirigé les 78 jours de bombardements par l'OTAN de la Yougoslavie en 1999, et il admet sa responsabilité pour le choix de cibles civiles en Serbie durant cette campagne de bombardements.

Au moins 3 initiatives ont identifié la responsabilité de Clarck pour ces crimes, en le citant aux côtés d'autres leaders politiques et militaires de l'OTAN, dans des actes d'accusation pour crimes de guerre.

Parmi ces trois initiatives : un procès pour crimes de guerre instruit le 22 septembre 2000 devant un tribunal de Belgrade, qui l'a reconnu coupable, lui et les autres leaders; une requête, préparée en 1999 par les professeur de droit de Toronto Michael Mandel et David Jacobs, sur laquelle enquête le procureur général du ICTY, et qui accuse Clarck et d'autres de crimes de guerre; et un Tribunal Populaire organisé le 10 juin 2000 par l'International Action Center notament, qui ont reconnu Clarck et d'autres coupables de crimes de guerre.

Dans un nouvel acte répressif, le ICTY a coupé le président Slobodan Milosevic de tout contact avec le public, utilisant le prétexte de sa candidature aux élections nationales du 28 décembre en Serbie. Le partit socialiste de Serbie a choisi Milosevic pour conduire sa liste, car l'ancien président a gagné en popularité en défendant avec adresse et énergie lui-même et son pays devant l'ICTY.