Camp de Pozega : «Nous n'avons besoin de rien, seulement de la liberté»


13 août 2004

Nous quittons Belgrade à une douzaine de personnes, originaires de Belgique, France, Suisse et États-Unis, repartis dans 4 véhicules. Notre première étape est la petite ville de Pozega, dans l'ouest de la Serbie.

Reçus chaleureusement par la Croix-Rouge locale, notre principale activité est la visite d'un camp de réfugiés serbes du Kosovo. Le camp abrite, depuis près de 5 ans, une bonne centaine de personnes toutes provenant du village de Drsnik, dans la commune de Klina, comptant alors également une minorité d'Albanais catholiques avec lesquels les Serbes se sont toujours bien entendu. Ils ont été expulsés le 17 juin 1999, lors de l'arrivée des forces de l'OTAN, suivies des hordes de l'Armée de libération du Kosovo (UCK). L armée italienne leur donna 2 heures pour quitter leur village, sans même leur fournir d'escorte. Apres une nuit épouvantable sous les tirs de l'UCK, les Serbes finirent par être escortés par l'armée française pour sortir du Kosovo.

Ils survivent depuis grâce à une allocation fournie par la Croix-Rouge serbe et une aide en nature provenant du Secours Populaire français. Ils vivent jusqu'à 7 par pièce dans des pavillons loués par une entreprise. Ils se disent bien intégrés et acceptés par la population locale, mais ne parviennent pas à trouver d'emploi dans une Serbie frappée par un chômage de plus en plus massif. Leur souhait le plus vif est de rentrer chez eux, à condition de pouvoir bénéficier d'un minimum de sécurité et de liberté de mouvement. "Nous n'avons besoin de rien, seulement de la liberté", nous déclare une femme en guise de conclusion.