Le «bouclier» anti-missile n'est pas une protection de l'Europe, mais y prépare la guerre


30 juin 2007

L'OTAN a donc avalisé le bouclier anti-missile que les Etats-Unis veulent implanter en Pologne et Tchéquie, en annonçant qu'elle envisageait un système de défense anti-missile complémentaire et relié au système états-unien, qui devrait être opérationnel dès 2010. Si le premier bouclier sera financé par les pays "bénéficiaires", le second qui en partie devra défendre le premier, sera lui pris entièrement en charge par les citoyens des pays de l'OTAN. Charge tellement lourde qu'elle avait jusqu'à présent freiné les ardeurs des plus atlantistes : l'OTAN repoussait en effet depuis 2002 la demande états-unienne d'installation d'un tel système sur le vieux continent. L'accord polono-tchèque leur force la main.

Dans le même temps, l'OTAN rejetait avec dédain la contre-proposition russe d'un système basé en Azerbaïdjan. Comment mieux faire comprendre que l'histoire de la protection contre la fabuleuse bombe iranienne est de l'ordre de la grosse plaisanterie ?

Les Etats-Unis poursuivent depuis l'effondrement de l'URSS une politique d'agression et d'expansion, visant à faire main basse sur les ressources énergétiques essentielles et leurs voies d'approvisionnement. Cette politique maffieuse explique parfaitement la désintégration de la Yougoslavie, la destruction de fond en comble de l'Irak après un blocus criminel de 12 ans, la chaîne de "révolutions" de toutes les couleurs autour de la Russie, et la présentation actuelle de l'Iran comme la plus grande menace pour l'Occident.

C'est dans cette perspective que s'inscrit le bouclier otano-américain. Car un système anti-missiles, présenté de façon anodine comme une simple protection de l'Europe, signifie concrètement ceci : "Nous avons les moyens de vous attaquer – et vous n'avez aucun moyen de riposter. Il ne vous reste donc qu'à vous soumettre à nos volontés".

En fait de protection de l'Europe, il s'agit de protéger les sites stratégiques et militaires, pas la population.

Cela représente une relance directe de la course aux armements : la Russie va très logiquement devoir se lancer dans un système anti-missile concurrent, et compte tenu du retard accumulé, anticiper les systèmes permettant de frapper les boucliers. Les accords Salt-I avaient justement commencé par prévoir le démantèlement des systèmes anti-missiles de l'époque.

Cette "défense de l'Europe" est donc en fait un accroissement du risque de guerre en Europe. Malgré l'enthousiasme pro-atlantiste de beaucoup de leur dirigeants, les peuples d'Europe n'ont aucun intérêt à suivre la politique d'agression des USA, mais bien au contraire à développer la coopération et l'entente avec la Russie – et tout autre peuple.