4 août 2007
Chers Amis,
Nous représentons ici la Colupa (Coordination Luxembourgeoise pour la Paix), parce que l’événement que nous commémorons aujourd’hui nous semble d’une importance capitale, par ses épouvantables effets immédiats, mais aussi par l’impact qu’il a eu sur l’évolution du monde et que nous devons encore combattre actuellement
Au moment où on nous répète inlassablement que le terrorisme est la chose la plus horrible qui soit, avec ses assassinats d’enfants,de femmes et de vieillards, il faut nous souvenir d’autres pratiques qui ont eu les mêmes effets à une autre échelle et qu’on qualifie rarement de crimes. N’oublions pas que les auteurs de ces bombardements ne sont pas nos ennemis, mais les alliés que nous sommes souvent prêts à appuyer dans leurs initiatives les plus contestables.
L’évolution actuelle du monde est encore largement influencée par la peur suscitée par la destruction d’Hiroshima et de Nagasaki. Cette peur arrange bien les fabricants de matériel militaire qui présentent l’acquisition d’armes comme la meilleure protection, alors que la sécurité ne peut que diminuer dans un monde surarmé dont l’économie dépend très très largement de la production d’armement. Dans un article du Monde du 19-06-07, Laurent Zecchini signale que les dépenses militaires, dans le monde, ont augmenté de 37% depuis dix ans. Or cette augmentation se situe avant tout dans les Etats-Unis et dans les pays riches. Le projet de bouclier anti-missiles que les Etats-Unis imposent à l’OTAN, montre bien comment les pays européens se laissent entraîner dans des entreprises nuisibles. Nos pays sont déjà trop armés, mais notre économie trouve toujours beaucoup de profit dans la fabrication, la vente et l’utilisation des armes, quelles que soient les souffrances qu’elles engendrent.
Les bénéfices s’accumulent par l’activité développée autour des usines d’armement, par les ventes de matériel parfois jugé obsolète chez nous mais encore parfaitement apte à tuer et à blesser de nombreux êtres humains partout dans le monde et aussi par les dépenses irrationnelles que ce commerce induit dans les nations les plus pauvres de la planète. Les dépenses militaires des pays du Sud sont choquantes parce qu’elles contribuent à les appauvrir de plus en plus et que les guerres accroissent vertigineusement tous les maux dont ils souffrent, mais la liaison organique entre l’armée, l’industrie et la recherche dans les forteresses économiques du Nord est bien plus scandaleuse. Elle pervertit une grande partie des activités humaines en les mettant au service de la mort et de la destruction. Comment pourrions-nous prendre au sérieux les « objectifs du millénaire » proposés par l’ONU quand les fonds nécessaires sont détournés au profit des marchands de mort ?
Dans notre pays, nous pensons que l’OTAN joue un rôle particulièrement nocif. Depuis l’effondrement du bloc soviétique contre lequel elle a été instituée, l’organisation a perdu sa raison d’être ( déjà très contestable avant), ses dirigeants modifient leurs objectifs sans que les peuples concernés soient consultés, les membres européens n’osent pas s’opposer au bouclier anti-missiles des Etats-Unis, le climat de guerre froide est recréé et les buts de l’organisation semblent se réduire au maintien de la domination économique et politique d’un groupe d’Etats sur le monde. Nous trouvons ici une forme aiguë de guerre économique souvent aussi meurtrière que la guerre traditionnelle. Pouvons-nous accepter cela ?