1 avril 2001
L'OTAN a longtemps peaufiné une image angélique: cette auréole a éclaté en mille morceaux depuis qu'elle a mis à feu et à sang la Yougoslavie. Le mouvement pour la paix semble renaître depuis cette guerre, car l'OTAN a perdu son auréole de garantie de la paix. Cela fait 10 ans déjà que la Yougoslavie a subi des guerres civiles instiguées par l'Allemagne, les USA, le Vatican et l'OTAN, l'occupation d'une partie de son territoire, la destruction d'une partie de son tissu industriel, sanitaire, routier, l'appauvrissement de sa population, la pollution du pays ainsi que des régions voisines.
Un cycle de documentaires, souvent inédits en Belgique, va nous retracer ce parcours historique du 17 juin au 11er juillet, au cinéma Nova à Bruxelles.
La mobilisation lancée par des organisations flamandes contre l'entreposage de bombes atomiques à Kleine-Brogel a pris de l'ampleur. Ils étaient quelques centaines il y a quelques années. Ils sont près de 1500 aujourd'hui. Une centaine de francophones sont venus de Bruxelles, de Wallonie, du nord de la France ainsi que d'autres personnes de divers pays européens. Le gros des manifestants étaient des jeunes : la relève pacifiste est bien vivante. Plus de 800 personnes ont pénétré dans la base en tant qu'inspecteurs pour contrôler l'application du traité de non prolifération des armes nucléaires. Ils n'ont pas pu réaliser le contrôle, une nuée de fantassins, de chiens et de cavaliers s'est abattue sur eux comme un nuage de sauterelles.
La prise de conscience de la dangerosité des armes à uranium appauvri prend de l'ampleur. Un colloque international sur l'UA s'est tenu pendant trois jours, avec une conférence publique le 1er mars à l'ULB. Les victimes civiles et militaires de l'UA, des guerres du Golfe et de Yougoslavie sont venues raconter leur calvaire, et des organisations syndicales défendant des soldats malades ou morts par empoisonnement à l'UA, des médecins soignant les victimes, des scientifiques de différentes disciplines et des journalistes sont venus témoigner ou transmettre leurs connaissances sur la nature de ces armes. Cette réunion internationale est une première dans le monde, elle permet de relier les protagonistes esseulés dans une internationale anti-UA, de partager leurs connaissances, d'améliorer les soins, de soutenir les victimes dans la défense de leurs droits, de soutenir les médecins et scientifiques mis en quarantaine par les pouvoirs d'Etat et le lobby militaro-industriel. Les syndicats militaires jouent un rôle important en soutenant les militaires et leurs familles pour dénoncer les mensonges de l'armée, de l'OTAN, et du gouvernement américain.
Des livres dénonçant l'UA sont publiés par de grandes
maisons d'édition, des journaux et des revues scientifiques dénoncent
ou mettent en question l'inocuité de l'UA. Des conférences sont
réalisées dans tout le pays par la «Coalition pour l'abolition
des armes à uranium appauvri». Les organisations locales reprennent
de la vigueur en s'investissant dans ce combat. La question de l'uranium appauvri,
l'entreposage de 150 bombes nucléaires en Europe d'une puissance de 1.700
fois celle de l'explosion d'Hiroshima, les conséquences de la guerre
et de l'occupation de la Bosnie-Herzégovine et du Kosovo, le conflit
en Macédoine, tout cela met en question le rôle de l'OTAN.