2 juillet 2016
Tous les gouvernements belges sont atlantistes, depuis la création de l'Alliance en 1949. La Belgique ira donc au prochain Sommet de l'Otan à Varsovie en montrant sa volonté de rester un membre fiable de l'Alliance Atlantique.
Le "Plan Stratégique" de l'armée belge, qui n'a toujours pas été voté, ni même présenté au Parlement, représente en fait le renouvellement du contrat de notre pays avec l'Otan. Il inclut déjà l'achat de 34 avions de combat (quasi certainement des F-35 porteurs de bombes atomiques dernier cri), le maintien et la modernisation des bombes atomiques stationnées à Kleine Brogel, il inclut également l'augmentation des budgets militaires pour atteindre rapidement les 1,35% du PIB, la réduction des forces terrestres et leur modernisation technologique selon le label Otan.
Toutefois, il y a une grande résistance à la guerre dans la population, au nord comme au sud du pays, cela a amené les partis politiques progressistes et les gouvernements de centre-gauche à pratiquer la politique du "moindre mal", entre autres, à soutenir l'idée d'un "pilier européen" de l'Otan , une défense européenne commune susceptible de représenter un contre-poids aux Etats-Unis au sein de l'Otan. Mais voilà que l'Union Européenne est mise encore plus à mal après la courte victoire du "Brexit" au referendum du 23 juin en Grande-Bretagne. Il y aura encore moins de possibilités d'une "politique européenne de sécurité et de défense commune" indépendante de l'Otan.
Les partis comme le PS,Spa, Ecolo Groen, ont peur d'admettre qu'ils se faisaient des illusions, et de reconnaître la nécessité d'une lutte frontale contre l'Otan, leur opposition à la politique extérieure et de défense du gouvernement Michel reste très faible. Ils ont refusé de soutenir la Plateforme contre le renouvellement des avions de combat, et de participer à la Manifestation du 24 avril dernier, ils ont encore voté pour une nouvel engagement de la Belgique dans la coalition contre l'EI et pour que les F-16 participent aux bombardements de la Syrie et ils se montrent très discrets sur les enjeux du prochain Sommet de l'Otan.
Entretemps, la politique du moindre mal s'apparente de plus en plus à la politique du pire. L'Otan et les pays les puissants en son sein – Etats-Unis, certes, mais aussi Grande-Bretagne, France, Allemagne, font une escalade dangereuse de guerres directes et indirectes au Sud et à l'Est de ce que l'Alliance appelle "ses frontières".
Au Sud: il faut rappeler que la Coalition internationale de lutte contre l'EI s'est organisée dans les couloirs du Sommet Otan 2014 au Pays de Galles, et que la Belgique y a souscrit "à titre temporaire" en envoyant les F-16 bombarder en Irak. Le temporaire est devenu permanent et l'autorisation de bombarder s'étend à la Syrie. De nouvelles interventions contre la Libye sont à l'ordre du jour du sommet de Varsovie.
A l'Est, l'escalade belliqueuse de l'Otan est de plus en plus provocante contre la Russie. On assiste à un renforcement militaire dans tous les ex-pays du Pacte de Varsovie: installation de troupes permanentes de l'Otan, réorganisation des armées locales selon le label Otan, fournitures massives de matériel logistique et d'armements, accélération de l'installation du bouclier anti-missiles (qu'il faut plutôt appeler le moyen de réaliser la première frappe sur la Russie), encerclement naval de la Russie de la Mer Noire, à la Méditerranée et la Mer Baltique. Le prochain Sommet de l'Otan se consacrera à des préparatifs de guerre contre la Russie de plus en plus évidents. C'est à cette guerre-là que seront essentiellement destinées l'augmentation des budgets militaires, la modernisation des avions chasseurs porteurs de bombes atomiques, la possible utilisation de ces armes. Un travail important pour les associations de paix et anti-guerre et les partis de gauche consiste à voir que la Russie n'est pas notre ennemie et à s'opposer de toutes leurs forces à cette politique otanienne.