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3. La volière de Mar Yakub

Marie-Ange Patrizio
9 novembre 2015

 « Un jour j’ai vu passer la mort / elle n’était pas à cheval / elle criaillait
comme les hirondelles le soir autour de Santa Maria Maggiore / c’est
triste une telle mort / je le dis sérieusement au cas où quelqu’un ne
saurait pas à quel point une telle mort est triste »

Je dis ça parce que je l’ai vue / elle faisait
Peine ou pitié cette mort aux cochers aux chevaux
Doux au milieu du jour / mort sans goût /seule / malheureuse / couleur vieux / sans
Ailes / sans fil dans ses petits pieds / hurlante

Au milieu de la place
Quand elle finit de passer j’eus peur
Je ne veux plus jamais voir cette mort
Du fond du cœur je ne veux plus jamais la voir
Surtout pas le jour de ma mort »[1]

Mercredi 7 octobre 2015. Vers Qâra et le monastère de Mar Yakub (Saint Jacques le Mutilé).

Nous avons quitté le village en début d’après-midi, pour voyager de jour, en direction de Homs et de l’autoroute (M5). On sortira de l’autoroute un peu plus loin pour revenir en sens inverse afin de contourner un endroit dont notre chauffeur a été prévenu (téléphone) qu’il vaut mieux l’éviter, combats en cours : assez grand détour pour retrouver l’autoroute plus loin et reprendre en direction du sud. Il me semble que sur le bord de l’autoroute, il y a plus de petites échoppes qu’il y a 4 ans. Le tronçon qu’on a évité est peut-être celui où j’avais vu la statue monumentale de Hafez el Assad, car je ne l’ai pas vue cette fois. A moins que des opposants, ni démocrates ni modérés, ne l’aient faite sauter depuis…

  Des gens en vélo ou mobylette circulent à contresens sur la bande d’arrêt d’urgence, avec quelques voitures parfois, à contresens aussi. Le trafic routier n’est pas intense mais quand même nettement plus dense que je n’imaginais ; pourquoi, depuis la France, n’imaginais-je ces routes que désertes ? Elles ne le sont pas (pas mal de camions et quelques cars) et c’est tout à fait rassurant quand on y circule. Plus difficile de tomber dans un guet-apens quand il y a de la circulation, ça ferait un embouteillage.

  Après Homs on s’est engagé dans la plaine centrale entre, à droite, le Jabal Lubnan ash Sharqi (Monts de l’Anti-Liban) qu’on va longer jusqu’à Qâra, et à gauche la steppe vers Tadmur (ville à côté du site archéologique de Palmyre). Il y a des points chauds -combats ou bombardements- de chaque côté de la route, à quelques dizaines de kilomètres ; on va éviter. Et on commence à voir en bord de route des édifices apparemment bombardés, ou endommagés par des explosions : premières traces très visibles de la guerre. Depuis le village jusqu’à une station service après Homs sur l’autoroute, nous avons franchi 7 barrages militaires en 2h11 de trajet (peut-être une soixantaine de kilomètres). A chaque fois contrôles sérieux, examen et relevé de nos identités : pour pouvoir localiser nos dernières traces si on disparaît (!). Aucun bakchich ici. Dans tout notre séjour, à aucun autre endroit que vers la frontière nord du Liban, nous n’avons été confrontées à cette affaire du (petit) bakchich. Et ici, les combats sont proches, violents, et les risques de voitures piégées plus importants.

  Le trajet est beau. Montagnes pelées et nuages qui portent leur ombre sur elles : un nuancier de toutes les teintes du beige au noir. On ne peut pas s’arrêter –inutile de s’attarder- pour faire des photos. La prochaine fois.

 On voit des garnisons de temps en temps, des usines (une très grosse centrale électrique -pas celle que la Coalition étasunienne a fait sauter à Alep une semaine plus tard, sous prétexte qu’elle pouvait être prise par les « rebelles » ; usine de la National Sugar Company, etc.), et des petits magasins ; on s’arrête à un moment après un barrage, et Georges notre chauffeur traverse l’autoroute pour aller chercher des provisions en face.

Arrivés à Qâra, le soldat du poste d’entrée dans la ville prend nos papiers d’identité et va téléphoner : « au général » nous dit-il après, pour vérifier qui nous sommes.

  Je suis très émue d’arriver au monastère, quatre ans après mon séjour en novembre 2011. Je savais que je reviendrais mais je n’aurais jamais cru qu’il aurait fallu attendre si longtemps. Georges nous amène jusque devant la porte du bâtiment. Pas la grande porte qui a été murée après le bombardement. Il y a des sacs de sable et des barbelés sur les toits et sur la tour. Moins riant qu’il y a quatre ans. Des digues de terre ont été levées autour du monastère pour barrer l’horizon vers la ville, la plaine et la montagne de l’autre côté : ou plus exactement pour barrer l’horizon et la voie à toute velléité terroriste. Al Qaeda et même l’Etat islamique arrivent souvent jusque devant la porte du monastère. On en reparlera.

  Retrouvailles avec la communauté qui sort joyeusement nous accueillir, bonheur de se revoir vivants, tous…[2]

  Rebecca-Rafqa est une des premières à venir à notre rencontre : c’était une des trois petites souris[3], mais maintenant elle est plus grande que moi. Et elle est bilingue, grâce à Soeur Claire-Marie qui apprend le français à tous ceux qui veulent dans cette communauté très internationale. Les deux autres petites souris sont retournées dans leur famille. La présence de Rebecca-Rafqa rappelle la vie des  communautés médiévales, où des gens de tous âges vivaient à côté des religieux à l’intérieur des couvents.

    Des oiseaux traversent le patio couvert, à toute vitesse, en criaillant ; c’est la première chose que je remarque en entrant dans le monastère. De ce fait, le patio a aussi maintenant une allure de grande volière, et c’est un élément qui s’intègre bien dans le cadre de Mar Yakub.

« Elle criaillait comme les hirondelles autour de Santa Maria Maggiore » et la Cantate Suertes m’accompagnera pendant tout mon séjour au monastère.

Les oiseaux pénètrent par le trou fait dans la verrière par l’un des obus et missiles tirés sur le monastère en 2013 et 2014, par l’Armée syrienne comme par al-Qaeda ou l’Etat islamique. Nous reviendrons plus tard sur cet épisode, avec le récit des témoins directs.

  Peu de temps après nous, sont arrivées Mère Agnes-Mariam de la Croix et Soeur Carmel, inattendues comme d’habitude pour des raisons de sécurité. Tout le monde est en émoi ; Agnès-Mariam vient très rarement au monastère, car sa présence mettrait en danger le reste de la communauté, depuis qu’elle est menacée de mort par les « rebelles » (modérés ou pas). Elle restera moins de 24 heures.

  Le soir à la fin du repas, Mère Agnès parle à sa communauté, comme elle le fait quand elle est là : nous sommes à table, on s’attarde après avoir débarrassé le couvert, chacun peut aller et venir mais quasiment tout le monde reste, et prend part à la « causerie ». Ce soir Agnès-Mariam répond à la demande d’une moniale qui n’avait pas encore visionné le film Matrix et qui désirait le faire en communauté avec la présence de la Mère. Mais il s’avère être tard. Pour compenser cela Agnès-Mariam fait une introduction à ce film, le premier de la série : « il exprime bien le projet de déshumanisation et de réduction en esclavage au service de tout système d’hégémonie à la manière du "meilleur des mondes" d’Aldous Huxley, qui malheureusement fait école avec l’eugénisme, le manipulation génétique, le lavage de cerveau médiatique et la manipulation des masses avec l’écart artificiel grandissant entre les "élites" et les pays pauvres ».

  De fil en aiguille elle en arrive au Groupe Bilderberg, clé actuelle du système de domination. Il se trouve que j’ai un exemplaire dans ma chambre du livre que je viens de traduire à ce sujet pour les Editions Delga[4] ; je vais le chercher et le pose sur la table devant elle. On rit de la « chute » aussi inattendue que providentielle de l’ouvrage, trait d’union ici entre « ceux qui croyaient au ciel » et « ceux qui n’y croyaient pas »[5].

  Suit l’évocation du vide créé par la société actuelle pour le remplir de besoins artificiels - voire toxiques et stupéfiants- qui aliènent l’individu. « En opposition au vide prôné par le poète mystique Jean de la Croix qui laisse la place à une plénitude transcendante » dit Mère Agnès. J’ajoute quelques mots pour évoquer le commentaire du Dr Lacan, avec le concept psychanalytique du manque. La discussion ne surprendrait que ceux qui ne connaissent pas Mar Yakub. On part de Matrix et on arrive, tranquillement, aux mystiques modernes (post-1452) puis à Lacan et Bilderberg ; chacun apportant son grain de sel, du plus âgé au plus jeune, questions et échanges spontanés, dans le sérieux et les rires de la dispute. L’ex petite souris est allée chercher de quoi faire ses devoirs dans un coin de la table. Micha demande à chaque personne, une à une, si elle veut de la tisane.

  Mère Agnès parle aussi de Staline et de l’URSS, « qui se sont battus, eux, contre le nazisme » ; le Père Daniel (belge) donne le nombre de millions de morts russes ; Mère Agnès : « ils ont persécuté les chrétiens mais ils ont beaucoup de valeurs communes avec nous » : « le bien commun, le sens communautaire, l’identité nationale ». Et pour ponctuer sur les « valeurs, hypocritement arborées par un système financier sans foi ni loi » elle montre un billet : « One dollar » « IN GOD WE TRUST ». Mère Agnès a aussi le sens de la mise en scène : les soirées sont plus animées qu’à la télé.

  Pas de notes prises (ni enregistrement) de ces échanges. Chacun peut parler, les interventions sont souvent très documentées, parce que personne ici n’imagine savoir. On ne se coupe pas la parole, on sait que le temps et l’attention seront partagés. Des friandises fabriquées par Soeur Claire-Marie circulent (pâtes de fruits avec des pistaches, tout est fait maison avec les produits du jardin et des vergers, ou presque) ; tisane (mélanges uniquement de simples du jardin) pour ceux qui veulent, que Micha nous sert avec le bonheur de contribuer à la discussion. Les jeunes Frères (Jean, Belge, et David, Etasunien) ont leur portable sur les genoux où ils vont chercher des compléments d’infos sur ce qui se dit (Internet fonctionne, parfois très lentement pendant les coupures d’électricité, mais quasiment sans interruption) ; ils viendront plus tard me demander de développer cette affaire du Groupe Bilderberg, en attendant de lire le livre ; qu’ils ont maintenant. Ça sert les clés USB (avec l’accord de l’éditeur).

  J’oubliais : au monastère, les coupures d’électricité sont très régulières : on sait qu’il y aura du courant d’environ 18h30 à 8H30, et une heure en milieu de journée. Ça permet de s’organiser. Les Frères ont installé un atelier de production de bougies. Ils doivent en livrer 24 000 à Alep, quand la route aura été ouverte par l’AS (elle l’est depuis jeudi 5 novembre) : pour les habitants assiégés dans les quartiers dits -par les médias français- « gouvernementaux ». De fait ceux qui résistent aux groupes armés depuis quatre ans ; privés notamment d’électricité, depuis des mois. Voir toutes les Lettres d’Alep du Dr Nabil Antaki et des Frères maristes[6] et [7].

Jeudi 8 octobre. Nous allons travailler à ce que Carmel a demandé aux moniales hier soir : nous choisissons d’émonder des amandes qu’elle doit amener à la communauté où elles sont réfugiées au Liban. Et effeuiller les branchettes d’origan, pour les tisanes. Quand on en a marre, on change, ou bien on va faire un tour. Dans le patio, au bout d’un moment, on se met à chanter comme souvent quand on fait à plusieurs un travail domestique, s’il n’exige pas de concentration. Comme on est dans un couvent on commence par des chants de circonstances : de Chez nous soyez reine, chanté la veille à la chapelle, anniversaire de la bataille de Lépante contre les Ottomans, à l’Adeste Fideles[8]. Oui Adeste, fideles : vous n’avez pas eu d’éducation religieuse populaire, ou un père croyant qui avait une belle voix de ténor ? Vous comprendriez que c’est ce qui vient, logiquement. Si on laisse venir, comme on le fait en psychanalyse. Et, parce que dans le fond c’est une suite révolutionnaire possible, Debout les damnés de la terre. Sotto voce, n’exagérons  pas. Et puis, selon qui entonne : chants traditionnels syriens, ou des émigrants frioulans il y a un siècle etc.

  L’après-midi on va continuer les amandes au soleil, dans le jardin clos, à l’abri des tirs possibles de snipers. Rebecca nous rejoint en revenant de l’école ; elle apporte ses trésors pour nous les montrer et fait des photos avec mon appareil. Cette jeune adolescente est vive et dégourdie. Mais il faut reconnaître que la vie au monastère n’a rien à voir avec l’ennui et le vide (et addictions réactionnelles) ravageurs de nombreuses familles « occidentales ». Soeur Marie-Majd, chilienne, fait ses exercices de chant de l’autre côté du mur (à l’abri elle aussi).

  Le monastère est aux “confins” des zones contrôlées par les deux parties (terroristes et Armée syrienne) et il est en danger ; il a reçu des tirs et des bombes des deux côtés puisqu’il est au milieu (20 missiles air-sol des hélicoptères de l’armée Syrienne et plusieurs obus de chars puis des mortiers de la part de al Qaeda, lors de la bataille du Qalamoun) ; et des tirs de mortiers ou de canons gros calibres de la part de l’Ei, stationné dans les contreforts de l’Anti-Liban qui surplombent le plateau où est situé Mar Yakub. Parfois, lors des incursions à la faveur du brouillard qui peut soudain rendre nulle la vision, les terroristes de l’Ei peuvent s’approcher jusque moins d’un kilomètre de l’enceinte du monastère.

   Mais on peut dire qu’en général il est épargné, peut-être pour son engagement au service du peuple syrien qui souffre, sans aucune discrimination d’origine, religion ou parti politique. Il rend de grands services à la population civile de la région dont une partie a des hommes, époux, frères ou enfants, militant avec les groupes rebelles ou même terroristes retranchés dans la montagne. Préparer la réconciliation en dehors des clivages de la politique internationale désastreuse.

  Pour le moment, la communauté religieuse se trouve dans une région sous le contrôle du gouvernement et protégée par l’Armée syrienne et le Hezbollah fortement présent dans le Qalamoun.

  Ces jours-ci, ce ne sont plus des incursions mais une véritable invasion qui s’est opérée en direction des villages antiques de Sadad et de Hafar, d’obédience syriaque orthodoxe. Les combats ont repris très violemment de l’autre côté de l’autoroute par laquelle nous sommes arrivées à Qâra : Mahin est tombée aux mains de l’Ei. Les terroristes sont arrivés de Tadmur pour couper l’axe Homs-Damas et aussi rétablir une voie directe leur permettant de rejoindre l’enclave sunnite de Ersaal, au Liban, qui demeure le meilleur refuge pour eux. Où s’approvisionner, ou bien se mettre à l’abri en attendant que leurs patrons les envoient massacrer ailleurs. Les villes de Sadad et de Hafar sont en grand danger et, après elles…Qâra. 15 000 civils auraient pris la fuite pour se réfugier à Homs ou ailleurs. Plusieurs familles ont été accueillies au monastère.

  Qu’entendrez-vous de tous ces combats dans nos médias ? A peine quelques mots sur le désenclavement et ravitaillement d’Alep par l’Armée syrienne jeudi 5 novembre. La communication « française » se fait maintenant autour du Charles de Gaulle, et de la nécessité de protéger la France en bombardant –couci couça- certains terroristes en Syrie.

  La Russie a communiqué le coût de ses opérations de bombardements. En France, pour avoir une idée globale du surcoût que nous valent les dernières gesticulations affichées par nos gouvernants à la télé, reportez-vous au « Compte-rendu (n° 11) de la Commission de la défense nationale et des forces armées du 15 octobre 2015 » : « 2,14 milliards d’euros à inscrire dans la loi rectificative de fin d’année »[9].  

  Sur le terrain, les soldats syriens et leurs alliés de la Résistance libanaise se battent dans des conditions très dures ; ils n’ont pas les conditions d’engagement des mercenaires, arrivant de Jordanie et Turquie (et Israël ?), prêts à toutes les exactions du fait aussi de bonnes doses de captagon[10] et autres stupéfiants fournis par leurs souteneurs.

  Les soldats de l’Armée syrienne partent là où leur gouvernement, légitime, les envoie ; ils se battent pour tout leur pays, pas seulement pour leur région.

   Dans les villages assiégés ou investis depuis quelques jours par Al Qaeda et l’Ei, à quelques kilomètres de Mar Yakub, les groupes de défense populaires entraînés par l’Armée syrienne résistent, pour barrer la route à ceux que nous avons armés.

« Les compagnons meurent pour la patrie
Les compagnons meurent pour le soleil 

Essayant les armes, vérifiant les chargeurs / les compagnons
semblent briller immortels ou loin de la mort / vifs
dans l’effort d’essayer vérifier / sans
penser à la chance adverse  favorable /

Les compagnons ne parlent pas de la chance /  c’est tout juste
s’ils disent en se quittant « chance » mais pas comme
souffle éclatant éléphant certitude seulement
pour dire « reste vivant » c’est-à-dire
« continue à vivre toi »[11].

m-a patrizioMarseille,  9 novembre 2015



[1] « Chances » Cantate Suertes, Paroles Juan Gelman, musique et chant de Juan « Tata » Cedron.

[4] Le groupe Bilderberg, l’ « élite » du pouvoir mondial , de Domenico Moro, avec une Présentation au lecteur français de Bernard Genet (comaguer), Ed. Delga (2015), 19 euros.

[5] La rose et le réséda, Aragon, 1943 (http://www.poesie.net/aragon4.htm )

[7] Vous pouvez offrir des bougies pour les gens dAlep, en faisant une offrande au monastère déductible de vos impôts : renseignements sur demande (m-a p.).

[9] « L’ensemble des crédits de la mission "Défense" doit être au rendez- vous en fin de gestion 2015 selon le volume prévu par la loi de finance initiale, soit 31,4 milliards d’euros, dont 2,14 milliards de crédits budgétaires substitués aux ressources exceptionnelles qui devront être inscrits dans la loi de finances rectificative de fin d’année » etc. Audition du Général Pierre de Villiers, chef d’état-major des armées (CEMA), Commission présidée par Madame Patricia Adam (PS), 15 octobre 2015, Compte rendu n° 11, Présidence de Mme Patricia Adam (http://www.assemblee-nationale.fr/14/cr-cdef/15-16/c1516011.asp.)

[11] Cantate Suertes, Sur un certain type de mort, et Chances, Paroles Juan Gelman, musique et chant Juan « Tata » Cedron.

Marie-Ange Patrizio
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