Alerte Otan n° 25 - Mars 2007
Éditorial :
Rendez-vous mondial des militants contre la guerre

Le mois de mars est devenu la date du rendez-vous mondial des militants contre la guerre. Depuis 2003, date du début de la guerre contre l’Irak, les raisons de se mobiliser se sont multipliées. Ce n’est pas seulement l’Irak, mais aussi la Palestine, le Liban, l’Iran, la Syrie qui sont les cibles permanentes des dirigeants états-uniens et de l’Otan au Moyen Orient. . Il y a moins d’un an, Israël agressait avec une violence inouïe le Liban voisin, et l’Iran était désigné comme le nouvel ennemi à abattre, inclus avec des armes atomiques si nécessaire. Plus récemment, l’Otan est entrée en guerre directe en Afghanistan, en participant aux opérations militaires dans le sud, jusqu’alors menées par les seuls militaires américains. Et les Etats-Unis reviennent à la charge en Europe pour pousser les pays de l’Otan à accepter un système anti-missiles nucléaires capable d’empêcher toute riposte à une attaque nucléaire menée par les USA ou l’Otan.

Plus le mouvement de la paix et les résistances à la guerre et à l’occupation militaire prennent de l’ampleur et obtiennent des avancées, confirment les échecs des politiques belliqueuses, que ce soit en Irak, en Afghanistan et dans tous les pays où se développent les luttes contre l’armement à outrance et contre les bases militaires US ou otaniennes, et plus les pouvoirs mis en échec se préparent à des guerres encore plus cruelles et plus vastes.

En Belgique, les forces anti-guerre ont obtenu que d’importantes résolutions soient votées ou en voie d’adoption par le Parlement : l’interdiction des armes à uranium appauvri, de l’utilisation, production et financement des armes à sous-munitions, la demande de retrait des bombes atomiques de la base de Kleine Brogel. Mais on ne peut en rester là et la vigilance et la lutte sont plus nécessaires que jamais pour que cela ne reste pas des vœux pieux. On voit en effet, que le gouvernement belge est toujours plus sensible aux pressions venant des sommets de l’Otan ou des USA qu’à celles venant de cette « société civile » pourtant si précieuse à en croire ses déclarations.

A l’approche des élections législatives, les partis progressistes font mine d’écouter les revendications pacifistes et même de les reprendre à leur compte. Ce sont ces mêmes partis qui se retrouvent dans les majorités parlementaires et qui négocient en force leur participation au gouvernement et le programme sur lequel ils pourraient s’engager.

Alors : Kleine Brogel, qu’est-ce qu’on attend ? Que fait la Belgique en Afghanistan ? Pourquoi la Belgique participe au financement de l’académie militaire de l’OTAN dans l’Irak occupé ? Pour la prochaine agression annoncée, des « accords secrets » seront-ils à nouveau sortis de la manche pour autoriser le passage des agresseurs par notre pays « neutre » ? On voit un tel divorce entre ce que les représentants politiques défendent et ce que leurs ministres font au gouvernement ! Il y a un déni de démocratie très profond en Belgique et qui se retrouve également dans la conduite de la politique étrangère et la politique de défense.