En mai dernier, Facebook lançait publiquement un partenariat avec l’Atlantic Council, afin disent-ils, «d'exposer et d'expliquer la désinformation lors des élections dans le monde entier.»
La coopération n'a pas tardé à porter ses fruits : le 22 août dernier Mark Zuckerberg annonçait la suppression de 652 comptes, groupes et pages prétendument liés à la Russie et à l’Iran pour «comportement non authentique coordonné». Peut-être y a-t-il effectivement des 'faux-comptes' dans le tas. Peut-être y a en a-t'il quelques autres... Le Ron Paul Institute affirme que "les sites et les individus interdits sont ceux qui ont encouragé la coopération entre les Etats-Unis et la Russie et mis en garde contre l’aggravation du conflit politique et militaire potentiel entre les deux grandes puissances nucléaires du monde." Il est clair que la fumée faite autour des "fake-news" permet de faire passer dans l'indifférence quasi générale la censure des opinions dissidentes
L’Atlantic Council est un think tank, un groupe de reflexion et de lobby formé en 1961 dans le but «d’encourager la coopération entre les Etats-Unis et l’Europe». Parmi ses membres, Susan Rice, Richard Holbrooke et bien d’autres membres prestigieux des gouvernements US. L'ancien secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, le qualifie de «groupe de réflexion prééminent». Mais officiellement, il est indépendant du gouvernement US et de l'OTAN, malgré ces liens suffisamment évidents.
Il est assez intéressant de s’appuyer sur un groupe clairement lié à l’Otan pour lutter contre la désinformation. Le militaire est comme chacun sait tellement attaché à la Vérité, et l’Otan en particulier a tellement démontré son attachement à la propagation d’informations véridiques tout au long de son agression contre la Yougoslavie…
L’intérêt de l’Otan pour les réseaux sociaux n’est bien sûr pas nouveau. En juin 2011, un de ses porte-parole déclarait que «le secrétaire général, M. Anders Fogh Rasmussen, est un ardent défenseur des médias sociaux. Les pays de l’OTAN ont toujours été fermement déterminés à défendre les valeurs démocratiques, et le fait d’exprimer des idées et des opinions dans le cyberespace est un droit démocratique universel ».
L’explosion des faux-comptes Facebook, avec des milliers de followers fantômes avait alors joué un rôle décisif dans le déclenchement des « Printemps Arabes » ; l’arme de la désinformation avait trouvé un tout nouveau vecteur qui semblait très efficace.
Le bruit actuel autour des ‘fake-news’ traduit peut-être simplement la panique de ne plus avoir l’exclusivité de ces armes.