Alerte Otan n° 83 - Juillet 2022
Éditorial :
SOMMET OTAN 2022 : LA GUERRE A LA RUSSIE ET LA CHINE EST DECLAREE

L’Otan s’est proclamée « l’alliance de sécurité » la plus puissante au monde, et a désigné ses ennemis « systémiques » : la Russie et la Chine. Pour l’Otan, les Nations Unies ne sont même plus « un partenaire » : maintenant l’ONU est tout simplement ignorée, effacée. Le champ d’action de l’Alliance se veut être « à 360° », couvrant la terre entière. Les partenariats se multiplient sur tous les continents. La Force de Réaction  Rapide doit passer  de 40.000 soldats super-formés et super-équipés à 300.000, selon les déclarations de Stoltenberg au Sommet de Madrid.

L’intervention militaire russe n’est que le prétexte de cette escalade en cours depuis des décennies.

Les 2% du budget devant être consacré aux dépenses militaires pour chaque état membre de l’Otan ne sont plus un but, mais un seuil. La Finlande et la Suède rejoignent l’Otan, augmentant d’un coup de 1300 km la frontière commune entre le « territoire de l’Otan » et la Russie, entre les deux principales puissances nucléaires. Et maintenant l’Alliance se propose ouvertement d’attaquer la Russie, et de la détruire économiquement et militairement.

La Belgique, fidèle vassale de l’Otan depuis 1949, a encore donné des gages de sa loyauté lors de ce sommet de Madrid. Notre premier ministre De Croo et la ministre de la Défense Dedonder l’ont réaffirmé : il faut que l’Ukraine gagne la guerre, et donc il faut lui fournir encore plus d’armes. Avant même ce sommet, après un forcing brutal, le gouvernement belge,  gauche comprise, s’était pliée à l’exigence de l’Otan de jeter à terme 2% du budget national dans les dépenses militaires, ce qui signifie un gaspillage annuel d’une dizaine de milliards d’euros.

La grande machine des medias mensonges et des campagnes de soutien aux « victimes de Poutine » fonctionne à plein rendement. C’est ainsi que l’opposition à l’Otan qui rencontrait un succès croissant dans l’opinion publique, s’est brusquement tétanisée. Finies les campagnes des associations de paix et de plusieurs courants politiques de la gauche contre l’achat des F-35, contre la présence des bombes atomiques à Kleine Brogel, pour que la Belgique signe le traité d’interdiction des armes nucléaires , pour la réduction drastique des dépenses militaires, pour l’utilisation de cet argent à répondre aux besoins sociaux énormes de la population, pour que la Belgique cesse d’obéir docilement à l’Otan. Tout cela a été placé sous l’éteignoir.

Au nom d’une illusoire possibilité d’élargir la mobilisation contre la guerre et contre le militarisme de l’Europe, la responsabilité essentielle de l’Otan dans la guerre en Ukraine a été occultée.  Mais il n’est pas trop tard pour changer de cap et pour voir qu’une « Europe de paix » est totalement impossible avec l’Otan. La Belgique doit quitter l’Otan et il faut s’unir dans tous les pays fabricants de cette machine de guerre (donc 30 et bientôt 32) pour  aboutir ensemble à la dissolution de l’Otan.