La Pologne, c'est-à-dire nulle part, comme disait l'autre, a quelque ressemblance avec la Belgique, en un peu plus grand: territoire de transit pour les armées gambadantes et incidemment occupantes. Elle a vu passer sous le nez, par le passé, des conquérants suédois, russes et allemands.
C'est aussi l’un des pays européens les plus antirusses, les plus exaltés dans la croisade actuelle pour, par Ukraine interposée, mettre à genoux le colosse russe. D'où, informe le quotidien financier L'Écho, achats boulimiques de matériel guerrier.
Excusez du peu: 96 hélicos de combat Boeing, 48 lanceurs de missiles Patriot, ce tout récemment, matériel "made in USA", évidemment.
Selon le journal, la Pologne devient ainsi "la plus puissante de l'Union européenne, devant la France et l'Allemagne." Ses effectifs, eux, passeraient progressivement de 200.00 à 300.000 hommes en armes dans les dix ans. Le journal ajoute encore, sans rire, que la Pologne n'a pas de porte-avions. On aimerait en rire.
Dans cette course à la destruction mutuelle assurée dont la Pologne se veut le champion, gouvernants, généraux, industriels et "influenceurs" de tous bords seront les derniers à aller au front et, en bon premier, la chair à canon des peuples, peu audibles parce que, le plus souvent, préoccupés par les difficultés matérielles des fins de mois. (E.R.)