Alerte Otan n° 93
Octobre 2024
Brèves

Moldavie: un triomphe de la démocratie

Ce 3 novembre, le « oui » l’a donc emporté in extremis au référendum  pour l'entrée de la Moldavie dans l'UE (50,45%), grâce à l’apport miraculeux et massif des votes des Moldaves de l’étranger. Le soir du scrutin, le « non » était encore loin devant (plus de 55%)

Les responsables occidentaux et leurs médias ont expliqué ce score étriqué comme le résultat de l’ingérence et des manipulations russes. « La démocratie a triomphé de toutes les interférences et de toutes les manœuvres », s’est réjoui Emmanuel Macron.

Les autorités pro-européennes moldaves ont même exhibé une preuve tout à fait curieuse de l’ingérence russe : des transports auraient été organisés pour permettre aux Moldaves résidant en Russie d’aller voter dans les consulats ou ambassades moldaves de Bélarus, d'Azerbaïdjan, ou de Turquie.

C’est très possible, mais cela met en même temps  en lumière une autre réalité : si les résidents moldaves ont dû sortir de Russie pour voter... c’est qu’ils n’ont pu le faire en Russie même. Il y a estime-t-on de 350 à 500.000 Moldaves résidant en Russie. Mais seuls deux bureaux de votes ont été ouverts pour toute la Russie (contre 20 en France par exemple), et  on y a envoyé 10.000 bulletins de vote. La manipulation n’est pas forcément du côté où l’on croit.

Ceci ajouté à la fermeture des médias de l’opposition, au contrôle douteux des votes salvateurs en provenance des pays occidentaux... : un tel référendum aurait été qualifié de farce s’il s’était déroulé dans un pays ‘cible’, et on aurait inévitablement mis en doute la validité des résultats. Comme au Venezuela par exemple.

Boris Johnson, agent de Poutine ?

Aveu étonnant dans la bouche d’un responsable occidental. Dans un récent entretient à The Telegraph, l’ancien premier ministre britannique a déclaré : « Nous menons une guerre par procuration [We’re waging a proxy war], mais nous ne donnons pas à nos mandataires la capacité de faire le travail ».

Nous menons une guerre par procuration en Ukraine...  : Ce n’était donc pas de la propagande russe ? 

Syrie: La Sainte Alliance 

« J'espère que l'administration Biden fait tout ce qu'elle peut pour aider les combattants anti-Assad en Syrie, les démocrates anti-Poutine en Géorgie, les forces pro-liberté en Iran et, bien sûr, le courageux peuple ukrainien », écrit sur X le co-fondateur du think tank Projet pour un nouveau siècle américain, Bill Kristol.

La reprise d’Alep par les terroristes syriens a manifestement bénéficié de l’expertise ukrainienne,  du matériel de pointe fourni par les Etats-Unis, et des bombardements dévastateurs d’Israël sur l’armée syrienne et ses alliés. 

Les «  islamistes » en sont même allé jusqu’à remercier chaleureusement l’état sioniste sur une chaîne israélienne...

La Corée du Nord attaque l'Europe !

Depuis plusieurs semaines, les médias nous abreuvent d’informations terrifiantes selon lesquelles 10.000 soldats nord-coréens auraient rejoint le front ukrainien aux côtés des Russes. C’est certain : ce sont les services sud-coréens et ukrainiens qui l’affirment. L’un et l’autre sont réputés pour leur imagination fertile et leur crédibilité relative. La version US est plus prudente : « Nous avons la preuve que des troupes nord-coréennes se sont rendues en Russie »,  a déclaré le secrétaire à la Défense à la presse à Rome. « Il reste à savoir ce qu'elles font exactement. »

Il importe peu qu’on n’ait pas encore réussi à apercevoir le moindre soldat de Kim-Jong-Un sur le front : cela n’empêche pas l’histoire de connaître des développements extraordinaires. Les soldats nord-coréens nous informe-t-on successivement, déserteraient en masse, seraient addicts aux sites porno, puis ils auraient été anéanti par les Ukrainiens, puis Zelensky nous apprend ce n’est plus 10.000, mais 100.000 Nord-Coréens qui seraient prêts à s’abattre sur l’Europe...

L’histoire a probablement autant de consistance que les armes de destruction massive de Saddam Hussein, et poursuit un objectif similaire: l’autorisation d’utiliser les missiles de longue portée US  pour frapper le territoire russe en profondeur, a été présentée comme une réponse au déploiement de ces 10.000 fantômes nord-coréens.

« C’est très difficile de trouver un Coréen dans l'obscurité de la forêt de Koursk. Surtout s'il n'est pas ici », ironise un soldat ukrainien, rapporté par la BBC.

Panique en UE : Les extrémistes ne veulent pas la guerre !

Coup de tonnerre dans le ciel bleu OTAN de la Roumanie : un candidat inattendu, catalogué pro-Poutine et d’extrême-droite est arrivé largement en tête du premier tour des présidentielles.

Pro-Poutine Calin Georgescu l’est sans conteste : il a dit une fois que « Poutine aime son pays », et « il met en avant son amour de l'activité sportive et le plaisir à se baigner dans l'eau froide » nous explique Les Echos.

Nous ne savons pas exactement ce qui fait de son programme un programme d’extrême-droite, mais gageons que ce n’est pas exactement cela ce qui effraie à ce point les atlantistes. Mais bien plutôt sa volonté affichée d’arrêter l’alimentation de la guerre en Ukraine : les Roumains, comme les Slovaques avant eux, ont exprimé leur rejet de la guerre. "Ce soir, le peuple roumain a crié pour la paix. Et il a crié très fort, extrêmement fort", a déclaré Georgescu au soir du scrutin.

Que les Roumains ne veulent pas la guerre, c’est inimaginable, et ce résultat à coup sûr  « fait partie de la guerre hybride de la Russie contre la démocratie européenne » comme l’a exprimé un europarlementaire pas du tout extrémiste.

Coalition "Arizona" : Appauvrir la Belgique pour combler l’OTAN

Alors que les efforts budgétaires drastiques dans tous les domaines seront inévitables pour combler le déficit de la Belgique, la prétendue ‘défense’ constituera une extraordinaire exception. Dans la nouvelle "super note" du formateur Bart De Wever, il serait maintenant question d’atteindre les 2% du PIB exigés par l’OTAN dès la fin de la législature (2030), et  d’arriver à 2,5% à l’horizon 2035.

La Libre qui rapporte l’info, arrive à nous faire miroiter que la Belgique en bénéficierait indirectement (« Monter à 2 % du PIB les dépenses en Défense rapportera 10,5 milliards d'euros à la société belge », La Libre, 5 décembre)

Pour arriver à ce miracle économique, le formateur envisagerait de vendre les actifs de l’état belge: participation dans les banques et entreprises semi-publiques, biens immobiliers... Soit de l’argent rapidement disponible, détourné pour le militaire,  en échange d’un appauvrissement du pays sur le long terme