Tom Lantos
19 novembre 2003
Au moment même où les USA et [nos] partenaires dans la coalition
ont le plus besoin de son aide en Irak, l'OTAN est absent dans l'action.
Si ses membres ne veulent pas qu'elle devienne une simple curiosité historique
et une armée de papier, il faut qu'ils prennent au sérieux le
fait que l'OTAN devienne une organisation appropriée pour la sécurité
collective, prête à répondre aux défis d'aujourd'hui.
L'OTAN doit immédiatement se diriger vers l'implication des ses forces,
sous son propre drapeau, pour la stabilisation et la reconstruction de l'Irak.
Pendant des années, l'OTAN a eu besoin d'une nouvelle identité,
et ce n'est que récemment qu'elle a commencé à prendre
des mesures sérieuses pour se rendre utile dans un monde de terrorisme
global et de menace contre la sécurité au-delà des frontières
européennes. Elle a l'intention d'établir une novelle "Force
de réponse" forte de 20.000 hommes pour réagir rapidement
au surgissement de situations de conflit global, y compris des opérations
de contre-terrorisme et de combat
L'OTAN a des forces de police et de maintien de la paix déployées
au Kosovo et en Bosnie. Elle a assumé la responsabilité pour l'ISAF
a Kaboul et a fournit près de 5000 hommes; elle a également (de
façon quelque peu timorée) accepté d'élargir légèrement
cette force cruciale à une autre cité proche.
L'Irak, comme l'Afghanistan, a besoin de plus de troupes venant de d'avantage
de pays pour aider à assurer sa stabilité. Quelques pays membres
de l'OTAN ont apportés des contributions importantes. La Pologne est
allé de l'avant, conduisant une division multinationale. L'Italie a contribué
avec 2.700 soldats. Comme toujours, la Grande-Bretagne se tient fermement à
nos côtés, avec plus de 11.000 hommes toujours déployés.
Mais à cause de problème politique et d'un manque congénital
de volonté, l'OTAN en tant que telle ne porte pas sa part du fardeau.
Ce qui est en jeu pour les nations européennes membre de l'OTAN, c'est
de loin beaucoup plus que l'actuelle identité de la plus grande alliance
de l'histoire. En tant que plus proche voisin du Moyen Orient, l'Europe sera
directement affectée, en bien ou en mal, par le succès ou l'échec
de la reconstruction irakienne.
Une instabilité perpétuelle en Irak renforcerait les forces de
l'extrémisme à travers toute la communauté musulmane dans
le monde entier, laquelle communauté se trouve aux portes de l'Europe
et même en Europe elle-même, où la population musulmane est
en train de croître rapidement. Au contraire, l'établissement d'une
société pacifique et prospère en Irak aurait un effet modérateur
dans toute la région.
De plus, dépendante comme elle l'est de ses importations d'énergie,
l'économie de l'Europe pourrait bien croître ou s'effondrer selon
les événements en Irak.
Les intérêts stratégiques de l'Europe dans le succès
de l'expérience irakienne sont clairs. Aussi, on penserait que nos amis
européens auraient estimé qu'il était critique de contribuer
au succès de cette expérience, et qu'ils reconnaîtraient
qu'ils ne peuvent plus se permettre de s'abandonner à leur chagrin avec
des politiques qui datent d'avant la guerre.
Sur papier, les membres de l'OTAN ont ensemble plus de 2,8 millions de personnels
militaires, presque deux fois autant que les USA. Sur ce nombre toutefois, seulement
80.000 soldats, apparemment, conviennent pour du service expéditionnaire.
Avec le déploiement actuel de 55.000 personnes dans diverses opérations
multinationales dans les Balkans, l'Afghanistan et ailleurs, cela laisse 25.000
personnes disponibles pour le déploiement en Irak. Et comme l'a souligné
le secrétaire général sortant de l'OTAN, les déplacer
sur le champs irakien requiert uniquement que les états-membres de l'OTAN
"aient la volonté de faire plus que ce qu'ils sont en train de faire"
Le désaccord sur comment il convenait de s'occuper de Saddam Hussein
devrait être derrière nous maintenant, mais il se prolonge toujours
dans la réticence à envoyer des troupes de maintient de la paix,
de police et de combat, pour soutenir la stabilisation de l'Irak.
L'OTAN a besoin de l'Irak autant que l'Irak a besoin de l'OTAN.
Exactement comme les États-Unis ont prouvé qu'ils étaient
eux-mêmes un partenaire fiable durant plus de 40 années de confrontation
sur le continent européen, l'OTAN doit maintenant faire ses preuves dans
les rues et dans la campagne d'Irak.
Dans le cas contraire, l'OTAN deviendra encore moins pertinente, et les USA
seront encore moins convaincus que cette alliance historique les servira en
tant que partenaire fiable dans le futur.
[Tom Lantos represents California's 12th Congressional District and is the ranking Democratic member of the House International Relations Committee.]