Roland Marounek
1 septembre 2021
L’édifiant communiqué final du Sommet de l’Otan de juin dernier consacre pas moins de trois paragraphes à la Syrie. On y lit notamment que
« La Syrie conserve un stock de missiles balistiques à courte portée pouvant atteindre certaines parties du territoire de l'OTAN et le territoire de certains de nos pays partenaires. … Nous restons vigilants face aux tirs de missiles qui pourraient de nouveau frapper ou viser la Turquie depuis la Syrie. Nous continuons de suivre et d'évaluer la menace balistique en provenance de Syrie. »
Et si on n’est pas sûr d’avoir bien lu, la menace que représente la Syrie pour l’Otan est répétée au paragraphe suivant
« Nous réaffirmons notre détermination à défendre le territoire et les frontières de l'OTAN contre toute menace et à faire face aux défis émanant de la Syrie. »
Officiellement, l’Otan n’est pas partie prenante en Syrie, mais ce communiqué ne laisse aucune ambigüité. La Syrie est actuellement occupée de fait par plusieurs pays de l’Otan, la Turquie d’un côté et de l’autre par la prétendue « coalition internationale » masquant à peine les Etats-Unis et quelques vassaux Otaniens usuels dont la Belgique ; la Syrie est soumise depuis 2011 à l’agression de forces proxies soutenues politiquement et militairement par l’Otan, et dans une inversion toute orwellienne, c’est la Syrie qui constitue une menace pour l’Otan, et « certains de nos pays partenaires » - pour ne pas citer explicitement Israël , qui elle bombarde impunément la Syrie sur base régulière.
L’Otan aurait tellement aimé répéter en Syrie les merveilleux succès rencontrés en Libye et en Afghanistan, pour la Démocratie, la Liberté, les Droits de l’homme….
Plus loin, l’Otan appelle à « l'aide humanitaire, ainsi qu’à l’accroissement de cette aide » à apporter aux poches tenues par « les rebelles », en dehors du contrôle des autorités syriennes. Notamment au fief rebelle d’Idlib, où les insurgés ont célébrés pendant plusieurs jours la victoire des Talibans afghans. L’Otan est schizophrène...