Intervention de Philippe de Salle, président de l’AMPGN
7 août 2021
C’est à l’invitation du Collectif Parc Hibakusha que la commémoration des bombardements atomiques d’Hiroshima et Nagaskai s’est tenue le 7 août 2021 sur le campus de la Plaine de Nimy de l’Université de Mons.
Plusieurs associations francophones et néerlandophones du mouvement de la paix y ont participé et ont réaffirmé leur détermination à poursuivre le combat pour l’abolition totale des armes nucléaires dans le monde et pour réaliser la nécessaire convergence des luttes pour la paix et des luttes contre le changement climatique.
Ce fut également l’occasion de présenter l’avancement du Projet de réaménagement du Parc Hibakusha et de saluer le grand travail mené par un groupe d’étudiant(e)s de la faculté d’architecture de l’UMons et de leur professeur ainsi que d’entendre le rectorat de l’université réaffirmer sa détermination à soutenir le Projet jusqu’à sa finalisation.
Le site www.parc-hibakusha.be présente divers documents sur tous ces travaux ainsi qu’un compte-rendu exhaustif de la journée et des interventions des participants.
Intervention de Philippe de Salle, président de l’AMPGN
Chers amis du parc Hibakusha
Bienvenue à la plaine de Nimy, au parc de la Paix
Je me permets d’être le porte-parole des membres du Collectif du Parc Hibakusha, qui reprend la tâche des associations qui ont, en 2012, signé la Convention pour la pérennité du Parc Hibakusha, à savoir : le CEAH ou centre d’écologie appliqué du Hainaut, le CSO ou comité surveillance de l’Otan, la CNAPD ou coordination nationale d’action pour la paix et la démocratie, l’AMPGN ou association médicale pour la prévention de la guerre nucléaire et l’UMONS ou Université de Mons.
Ces organisations ont été les piliers qui ont assumé la pérennité du site depuis sa création en 1989 par le Pr. Pierre Piérart . Le Projet Hibakusha a également pu compter sur le soutien de nombreuses associations de paix de tout le pays, dont le Parti Humaniste, le MCP (mouvement chrétien pour la paix), Agir Pour la Paix, Coalition Stop Uranium Appauvri, COLUPA (coalition luxembourgeoise pour la paix, Intal, Meoderaarde, Vrede et Vredeactie.
Nous désirons ici exprimer des remerciements ainsi que des encouragements
Des remerciements et aussi un véritable soulagement de savoir que le lieu de mémoire des victimes japonaises des bombes d’Hiroshima et de Nagasaki va non seulement persister mais sa rénovation actuelle permettra une véritable résurrection. Ce site favorisera par sa nouvelle conception, la méditation, la réflexion, la discussion et peut-être des échanges entre les gens de passage. Il aidera à mieux comprendre l’horreur de la guerre nucléaire et la nécessite d’éradiquer la bombe. Il renforcera également les convictions de tous les visiteurs, du bien-fondé du Traité de l’interdiction des armes nucléaires.
Des encouragements aux nouveaux venus pour poursuivre cette mission que nous a transmis le professeur Piérart. Rappelons que ce lieu de mémoire, unique en Europe et même dans le monde à l’exception de celui de Nagasaki se voulait être un symbole de la lutte contre l’arme atomique.
Pierre Piérart a été particulièrement ému du sort des survivants des bombardement du 6 et 9 août 1945, qui en plus de souffrir dans leur chair, ont dû lutter pour la reconnaissance de leurs maux.
En effet, les autorités américaines qui avaient envoyé après la capitulation du Japon des experts pour évaluer l’état de sante des rescapés, ont volontairement diminué, si pas occulté l’importance des lésions provoquées par les irradiations. Cela pour ne pas heurter la sensibilité de leur population et surtout pour justifier la nécessité du bombardement nucléaire. Les autorités japonaises, pendant la première décennie qui a suivi, s’inspirant des rapports américains furent lentes à reconnaitre et indemniser les invalidités.
En plus, Pierre Piérart a voulu étendre la notion Hibakusha à toutes les victimes ultérieures provenant des essais nucléaires et des accidents lors de la fabrication ou de la maintenance de l’arme nucléaire.
Il a donc conçu un parc contenant une construction de la forme d’un pentagone avec sur ses cinq côtés qui représentaient chacun un continent, des stèles commémorant les nombreuses victimes des essais nucléaires effectués par les grandes puissances pour tester les nouveautés de leur arsenal. (Population civile victime à leur insu ou militaires ignorant le risque qu’ils allaient subir).
Des groupes d’arbres ou d’arbustes provenant des cinq continents ornaient tout le pourtour du pentagone Ce parc est devenu le lieu de rassemblement de plusieurs organisations pacifiques qui se réunirent au moins une fois par an, le jour de l’anniversaire d’Hiroshima pour commérer le souvenir des Hibakushas.
Toutefois avec le temps et les contraintes immobilières de l’université, le terrain du parc s’est rétréci comme une peau de chagrin, des plaques explicatives sur les stèles exposées aux caprices de la météo se sont décollées et en dehors des réunions annuelles du 6 août, le parc a perdu peu à peu sa visibilité.
En 2012, fut signé entre l’université de Mons et les membres de la coalition, une convention pour la sauvegarde du Parc Hibakusha qui fut sauvé d’une mort lente et depuis l’an dernier une équipe d’étudiants et étudiantes de la faculté d’architecture de l’UMons, de professeurs, d’architectes, de paysagistes et d’artistes ont soumis plusieurs projets pour redynamiser le site en le rendant attractif et interpellant. Je ne m’attarde pas sur les différentes phases du projet retenu qui seront largement exposées par les concepteurs dans le courant de l’après-midi.
Cette prise en charge est très réconfortante et nous pouvons espérer que cet élan nouveau réussira à concrétiser nos rêves : abolir définitivement l’arme nucléaire.
Nous ne pouvons que les encourager vivement dans leurs efforts et les remercions de nous faire partager leur optimisme
Philippe de Salle – 7 août 2021