Position de la CNAPD face au sommet de Madrid 2022
1 juillet 2022
Lors du Sommet de l’OTAN qui s’est déroulé les 28, 29 et 30 juin 2022 à Madrid, l’alliance a adopté un nouveau concept stratégique qui définira sa politique pour la décennie à venir. Au fil du temps, par l’adoption de ses concepts stratégiques, l’OTAN s’est petit à petit construit son propre discours légitimateur en se présentant comme une institution indispensable à la sécurité en Europe et plus généralement à la sécurité internationale. Ces concepts stratégiques sont pour elle une manière de légitimer ses élargissements successifs et de s’octroyer des prérogatives toujours plus éloignées de son traité fondateur, confisquant par la même occasion les possibilités d’action des Nations Unies, unique organisation internationale multilatérale à visée universelle. En d’autres termes, l’OTAN cherche à occuper une place de plus en plus importante sur la scène internationale, poussant toujours plus loin sa logique militariste au détriment de la paix et de la sécurité internationale. Comme elle l’a toujours fait, la CNAPD analysera attentivement le nouveau concept stratégique de l’OTAN et fournira très bientôt une position claire et détaillée à ce sujet. Par conséquent, la Coordination nationale d’Action pour la Paix et la Démocratie (CNAPD) tient à rappeler son opposition historique à l’OTAN, organisation militaire qu’elle analyse comme un facteur de déstabilisation pour le monde. Contre les discours véhiculés par l’alliance, la CNAPD poursuit son action de plaidoyer en faveur de la Paix et pour le désarmement global en vue de construire un monde plus juste.
Depuis le début de la guerre d’agression menée par la Russie en Ukraine, les États membres de l’OTAN se sont également lancés dans des plans de dépenses militaires toujours plus conséquents, bien souvent au détriment d’investissements dans des secteurs de la société essentiels (sécurité sociale, justice, services publics, environnement). Selon les dernières données rapportées par le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI), le total des dépenses militaires au niveau mondial a dépassé la barre des 2 000 milliards USD en 2021, pour s’élever à 2 113 milliards USD. La Belgique, répondant aux injonctions de l’OTAN, a elle-même décidé d’augmenter ses dépenses militaires à hauteur de 2% de son PIB à l’horizon 2035, ce qui représente 5 milliards EUR annuels supplémentaires. La CNAPD s’indigne du fait que, en cette période de crise éco-climatique, notre gouvernement puisse dépenser des montants colossaux pour une politique de militarisation, alors que les personnes font face à une augmentation sans précédent du coût de la vie et que l’urgence climatique nécessite des investissements conséquents et une réponse globale, à la hauteur du défi qui se présente à l’Humanité toute entière.
La CNAPD n’a eu de cesse d’alerter sur la nature belliqueuse de l’OTAN. Depuis sa transformation assumée, au sortir de la Guerre froide, en une organisation militaire offensive, elle s’est affranchie du respect des normes internationales édictées par la Charte des Nations unies. Elle s’est également rendue coupable de nombreuses violations du droit international humanitaire lors de ses interventions hors de son territoire (Yougoslavie, Kosovo, Libye, Afghanistan, Irak). Loin d’être la garante de la sécurité internationale, l’alliance atlantique ne cherche qu’à pousser toujours plus loin son agenda stratégique et la défense des intérêts de ses membres. Dès lors, nous plaidons pour que la Belgique, soumise depuis trop longtemps aux intérêts de cette organisation militaire, s’en distancie progressivement, dans la perspective d’une future dissolution de l’OTAN. En vue de parvenir à une Paix durable, il est grand temps que nos gouvernants s’unissent et orientent leurs efforts vers la construction d’une architecture de sécurité basée sur la coopération, sur le dialogue multilatéral et sur le respect strict du droit international. L’OTAN n’est pas la solution aux conflits. Au contraire, elle n’engendre qu’insécurité et instabilité. Elle est une partie importante du problème.