Patricia Villalon
1 octobre 2022
Comme les media ne cessent de répéter que « la Russie est de plus en plus isolée dans la guerre en Ukraine », il convient de mettre en évidence qu’un bon nombre d’Etats dans le monde ne se positionnent pas comme les pays dits « occidentaux ».
Dans le contexte de l'intervention militaire de la Russie en Ukraine, plusieurs Etats dans le monde ont manifesté leur appui à Vladimir Poutine.
Le Président du Venezuela, Nicolas Maduro a ainsi déclaré ouvertement son soutien au Kremlin, dénonçant "Les plans pervers qui cherchent à encercler militairement et stratégiquement la Russie" "Tout mon appui au Président Poutine et à son peuple" ;"Nous sommes sûrs que la Russie sortira unie et victorieuse de cette bataille ».
En Bolivie, l’ancien Président, Evo Morales, dans une interview avec le journaliste britannique Matt Kennard a appelé à une campagne internationale pour éliminer l'OTAN.
Cette campagne devrait expliquer aux gens du monde entier que « l'OTAN, c'est en fin de compte les États-Unis. Ce n'est pas une garantie pour l'humanité ou pour la vie. Je n'accepte pas comment ils peuvent exclure la Russie du Conseil des droits de l'homme de l'ONU. Alors que les États-Unis sont intervenus en Irak, en Libye, dans tant de pays ces dernières années, pourquoi n'ont-ils pas été expulsés du Conseil des droits de l'homme ? Pourquoi cela n'a-t-il jamais été remis en question ? »
« Nous [dans le Movimiento al Socialismo, MAS] avons de profondes différences idéologiques avec la politique mise en œuvre par les États-Unis utilisant l'OTAN, qui est basée sur l'interventionnisme et le militarisme.
Le Président syrien, Bachar Al Assad, a aussi donné son appui à la Russie, déclarant qu’il perçoit cette intervention "comme une simple correction de l'histoire et un rétablissement de l'équilibre de l'ordre international après la chute de l'Union soviétique". Et il ajoute : "La Syrie se tient aux côtés de la Russie, étant convaincue du bien-fondé de sa position", "Faire face à l'élargissement de l'OTAN, est un droit pour la Russie" ; il qualifie l'organisation de "menace mondiale, et d'outil pour mettre en œuvre les politiques irresponsables des pays occidentaux visant à déstabiliser le monde".
L'Iran accuse l'OTAN d'être à l'origine de la guerre en Ukraine : "l'expansion de l'OTAN est une menace grave pour la stabilité et la sécurité des pays indépendants en différents régions, a déclaré Ebrahim Raïssi, d'après un communiqué de la présidence iranienne.
Et même le Président sortant du Brésil, Jail Bolsonaro, a déclaré publiquement son intention de rester en dehors du conflit.
Dans une réunion du Conseil de Sécurité, il y a eu un vote contre l'annexion de territoires et 4 pays se sont abstenus - la Chine, l'Inde, le Brésil et le Gabon-. Ils n'ont pas voulu condamner la Russie.
Au moment de la demande par les Etats-Unis et l'Union Européenne de l'exclusion de la Russie du Conseil des Droits de l'Homme, plus d'une centaine des pays, notamment le Mexique et plusieurs autres pays de l'Amérique latine, ainsi qu’une grande partie des états africains et du Moyen Orient, ont voté contre, considérant que la guerre entre la Russie et l'Ukraine est une guerre régionale, argumentant aussi que quand il y a une guerre dans leurs régions comme c'est le cas pour le Yémen, tout le monde reste indifférent.
C’est pourquoi ils n'ont pas accepté l'exclusion de la Russie du Conseil des droits de l'homme, en mars -avril de cette année.
Une grande partie de ces pays considèrent que cette intervention est légitime, dans le sens que la Russie a le droit de se défendre, de défendre les siens et, surtout, de faire face à l'OTAN. On se souvient qu'au moment de la réunification de l'Allemagne, les pays occidentaux avaient promis ne pas continuer l'expansion de l'OTAN vers les frontières de la Russie. Cette promesse ne fut pas tenue, sous le prétexte que ces accords n’avaient pas été signés en bonne et due forme.