1 octobre 2023
En février 2011, des informations dramatiques sur des massacres de la population de Benghazi par Kadhafi avaient été le prétexte d'une intervention 'humanitaire' menée par l'OTAN, qui mènera finalement à la destruction complète de l’État libyen.
En septembre 2016, la commission des affaires étrangères de la Chambre des communes britannique concluait qu'il s'agissait d'un ensemble de mensonges, fabriqués par l'opposition à Kadhafi1.
Dans la nuit du 10 septembre dernier, deux barrages non entretenus de la ville de Derna cédaient pour la pression de la tempête, provoquant officiellement plus de 3000 morts. Le bilan réel ne sera sans doute jamais connu.
«La plupart des victimes auraient pu être évitées», a affirmé un fonctionnaire de l'ONU, pointant du doigt la désorganisation liée à l'instabilité politique dont souffre la Libye "depuis des années": Avec une meilleure coordination dans ce pays ravagé par une grave crise politique, « ils auraient pu émettre des avertissements et les services de gestion des urgences auraient pu procéder à l'évacuation des personnes, et nous aurions pu éviter la plupart des pertes humaines. » : Le nombre effarant de victimes s'explique surtout par l'état de déliquescence absolue dans lequel est plongé la Libye depuis la destruction de l'Etat Libyen par l'OTAN venu en appui à al-Qaida.
Il est difficile d'imaginer aujourd'hui que la Libye était, avant 2011, le pays le plus riche d'Afrique; le "régime" avait confié à une compagnie turque les travaux de réfection des barrages de Derna, qu'elle avait entamé en octobre 2010, - pour les interrompre à l'agression de l'OTAN.
Cela ajouté à l'hécatombe continue en Méditerranée, à la diffusion du jihadisme dans les États du Sahel... L'enfer est pavé de bonnes intentions, dit-on - si bonnes intentions il y avait. Combien de fois tous ceux qui ont soutenu de bonne foi cette 'juste guerre pour empêcher un massacre', s'y laisseront-ils encore reprendre ?
"Ce ne seront pas dans quelques années les morts des massacres par Kadhafi qui seront à déplorer. Drapés dans leur bonne conscience humanitaire, les hérauts du droit d'ingérence ne réalisent pas que les conséquences seront infiniment plus désastreuses que le mal qu'ils prétendaient combattre" écrivions nous en juin 2011 (Alerte OTAN n°42).
1. https://publications.parliament.uk/pa/cm201617/cmselect/cmfaff/119/11902.htm