23 novembre 2004
800 000 mercenaires recrutés principalement dans les pays du Proche-Orient et formés en Albanie agissaient contre les autorités serbes du Kosovo à la fin des années 1990, a déclaré Nikolaï Ryjkov, membre du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe) intervenant la veille devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPI) en témoin à décharge dans le procès Milosevic.
Les autorités de la Serbie et de la Yougoslavie ont fait tout leur possible pour que la situation dans cette province n'atteigne pas un point critique, a-t-il dit avant de déclarer qu'il considère l'"Armée de libération du Kosovo" comme une organisation terroriste.
Les terroristes albanais, tout comme les tchétchènes, sont un outil de règlement de problèmes géopolitiques. C'est un grand danger pour le monde entier. Aujourd'hui, les terroristes agissent dans deux endroits, demain le terrorisme peut déferler sur d'autres régions, a-t-il estimé.
Nikolaï Ryjkov, qui a été pendant longtemps député communiste à la Douma avant sa nomination au Conseil de la Fédération, a cité une résolution du 2 octobre 1998 dans laquelle, six mois avant les bombardements otaniens de la Yougoslavie, la chambre basse du parlement russe exprimait ses craintes suscitées par les préparatifs d'une agression contre ce pays.
Le témoin a souligné qu'aux termes de la Charte de l'ONU, l'OTAN a perpétré une agression directe contre la Yougoslavie.
Il a souligné qu'ayant effectué des voyages en Serbie, notamment au Kosovo, il était arrivé à la conclusion, tout comme d'autres parlementaires russes qui l'accompagnaient, que l'exode massif des Albanais du Kosovo et de Metohija n'était pas provoqué par des actions des autorités yougoslaves mais par les bombardements de l'OTAN.
"Des épurations ethniques véritables n'ont commencé au Kosovo qu'après l'arrivée des troupes de l'OTAN qui n'ont rien fait pour arrêter la violence contre les Serbes. "C'est à l'OTAN qu'incombe la responsabilité de la catastrophe humanitaire du Kosovo", a souligné Nikolaï Ryjkov.
Interrogé par Slobodan Milosevic, il a informé qu'en décembre 1999 les députés à la Douma avaient remis à la procureure Carla del Ponte une lettre dans laquelle les attaques aériennes de l'OTAN contre la Yougoslavie étaient qualifiées d'agression et il était souligné que la responsabilité en incombait au secrétaire général de l'Alliance atlantique Javier Solana et aux chefs des pays de l'OTAN.
D'après le parlementaire russe, Carla del Ponté avait promis d'examiner ce problème mais quelques mois plus tard elle avait répondu que le Tribunal n'avait pas la compétence de l'examiner.
Nikolaï Ryjkov a déclaré que les Etats occidentaux avaient délibérément entrepris des actions visant à démembrer la Yougoslavie. A ses dires, tel a été également le cas de l'URSS.
Au cours d'un contre-interrogatoire, le procureur Jeffrey Nice lui a posé principalement des questions sur son livre. Le parlementaire russe a confirmé sa conviction qu'à son avis l'Occident s'emploie à morceler la Russie et que les Etats-Unis projettent de provoquer des conflits entre la Russie et d'autres civilisations, en premier lieu musulmane et ouest-européenne.
Il a estimé qu'actuellement certains pays mettent à profit le terrorisme pour réaliser leurs objectifs géopolitiques.