Claudine Pôlet et Roland Marounek
30 novembre 2005
Cuba était un des pays les plus indiqués pour accueillir cette Conférence internationale CONTRE LES BASES MILITAIRES ETRANGERES DANS LE MONDE. Depuis 1898, Cuba doit supporter sur son territoire la base militaire US de Guantanamo. Depuis la victoire de la Révolution de 1959, les Etats-Unis ont utilisé cette base pour organiser des milliers d’agressions, de pressions, de sabotages économiques, d’infiltrations d’agents de la CIA ou autres pour empoisonner les eaux et les terres. Ces dernières années, Guantanamo est aussi devenue le synonyme, pour le monde entier, d’une prison géante où règne l’illégalité totale, où sont pratiquées des tortures par les militaires états-uniens, en toute impunité, où les détenus croupissent pendant des années sans le moindre jugement.
La Conférence Internationale s’est tenue à l’invitation du Conseil Mondial Pour la Paix qui renoue ainsi avec la tradition d’après la IIème Guerre Mondiale de rassembler les forces dans le monde qui luttaient pour « plus jamais la guerre ». Un nouveau processus mondial très intéressant et prometteur se développe, dont cette conférence est à la fois un témoin et un protagoniste.
Le démantèlement de l’Union Soviétique et la dissolution du Pacte de Varsovie et la quasi disparition du Mouvement des Non Alignés qui s’en est suivi, avaient démoralisé et désorienté une partie importante des mouvements de la paix et des forces progressistes en général. L’impérialisme occidental, et nord-américain en particulier, semblait tout-puissant. Cependant, il n’a cessé de déployer des bases militaires dans le monde entier, de renforcer sa présence militaire et sa capacité technologique (rendant possible l’utilisation d’armes nucléaires miniature dites tactiques, ou des réseaux de haute technologie dans l’espace). Il y a actuellement plus de 800 bases militaires US dans le monde. Plus qu’à l’époque dite de la guerre froide. 300.000 militaires états-uniens sont déployés en permanence dans ces bases ou intégrés au renforcement de la présence militaire US dans plus de 130 pays. Des alliances militaires de grande envergure, telles que l’OTAN, font partie de cette stratégie.
L’ancien ennemi, -le « communisme » qui se serait effondré avec « la fin de l’histoire » - est remplacé par un autre, en particulier depuis le gouvernement Bush et le 11.9, - nommé « le terrorisme ». Mais les cibles restent essentiellement les mêmes : les réseaux des bases militaires (sous contrôle direct des Etats-Unis ou celui de l’OTAN ou d’autres alliances) visent l’encerclement de la Chine et de la Russie, les pressions et agressions contre Cuba et contre tout nouveau pays qui refuse l’ordre impérial, le contrôle des principales ressources économiques (pétrole, eau, biodiversité), le maintien de la domination US en particulier sur le reste de l’Amérique (du Nord canadien à la Terre de Feu) et sur tous les continents (Grand Moyen Orient, Afrique, Asie), la répression des forces qui luttent pour un changement social dans le monde.
La Conférence de Cuba a réuni des délégués, issus de tous les continents, qui ont apporté leurs expériences de luttes contre les bases militaires dans leurs différents pays et développé cette analyse commune de la fonction actuelle de ces bases.
En conclusion, la Conférence a fait plusieurs appels concrets que nous voulons relayer ici :