Thierry de Lannoy
1 mars 2000
La situation dans le Caucase a des conséquences désastreuses pour les hommes, les femmes et les enfants qui y sont plongés, malgré eux. Nous ne pouvons accepter le sort qui leur est réservé, comme nous ne pouvions accepter le sort réservé aux réfugiés du Kosovo, du Rwanda, ou d’ailleurs.
Nous ne pouvons accepter que dans la géostratégie de certains États et/ou de groupes multinationaux, on instrumentalise la souffrance de peuples ou un sentiment de vengeance et d’humiliation pour assurer la suprématie et le contrôle de la matière première ou énergétique.
Nous ne pouvons pas non plus accepter la démolition systématique d’une région et la soumission d’une population sous prétexte de lutter contre le terrorisme. Nous ne pouvons pas accepter non plus le refus de Moscou de négocier avec le gouvernement tchétchène, sous prétexte qu’il est "irresponsable". Nous considérons que vouloir bloquer ou détourner une partie de l’approvisionnement énergétique de la Fédération de Russie est un risque important de déstabilisation régionale.
Nous ne pouvons accepter la paupérisation organisée et l’humiliation faite à la population russe, ni le pillage de la Fédération de Russie. Cette stratégie a déjà été utilisée contre l’Allemagne au lendemain de la première guerre mondiale. Avec les conséquences que l’on sait ... en 1933.
Nous sommes tous responsables de notre avenir. Il se construit ou se détruit aujourd’hui.