Pierre Piérart
29 décembre 2006
Pour rappel l'uranium appauvri est produit au cours de l'enrichissement de l'uranium naturel qui contient à peu près 99,28 % de l'isotope 238 et 0,72 % de l'isotope fissile 235. Au cours de l'enrichissement de l'uranium en isotope 235 on obtient une fraction importante d'uranium appauvri qui ne compte plus que 0,2 % de l'uranium fissile et donc 99,8 % d'uranium 238.
Les effets biologiques de l'uranium appauvri sont minimes quand il est sous forme d'objet utilisé dans le civil ou sous forme de perforateur dans les obus. Il devient extrêmement dangereux quand, après l'explosion, il est pulvérisé en très fines particules ou nanoparticules inférieures à 10 mµ.
Lors de la guerre de l'Irak en 1991, 940 mille obus et 14 mille bombes, représentant 400 tonnes ont été utilisés ; en Bosnie 11 mille obus, représentant 3,3 tonnes ; en Serbie 31 mille obus, représentant 9 tonnes ; en Afghanistan, dans les années 2001- 2002, entre 800 et 1000 tonnes; en Irak, dans les années 2003- 2004, entre 1800 et 2800 tonnes. Ces fines particules sont extrêmement toxiques car elles pénètrent dans les poumons sous forme insoluble où elles émettent un rayonnement alpha extrêmement cancérigène. La partie soluble assez rapidement éliminée par le rein est également toxique pour cet organe.
L'impact de ces armes a pu être évalué après 1991 dans la région de Basrah. Les résultats, basés sur un registre local, sont les suivants : en 1988 on comptait, pour 100 mille habitants, 11 cancers ; en 1998 on en comptait 75 ; en 2001 - 116 et en 2002 - 123 toujours pour 100 mille habitants (données du Dr. Jawad Al- Ali).
On estime que le stock de fluorure d'uranium appauvri dans le monde est d'environ 1 million de tonnes. Actuellement 740 mille tonnes de ce type d'uranium sont stockées dans trois sites américains : à Paduca dans le Kentucky, à Portsmuth dans le Ohio et à Oak Ridge dans le Tennessee.
N.B. Pour une information plus détaillée, voir : « Toxicité et écotoxicité de l'uranium appauvri »
par Valery S. Petrosian -
INES - Newsletter n° 54 décembre 2006.
Voir également la Coalition Belge : Halte aux armes à l’uranium – dont le CSO fait partie.
Sites www.motherearth.org et www.icbuw.org/en