Roland Marounek
31 mars 2003
L’Allemagne et les Pays-Bas ont pris le 10 février les commandes de l’ISAF, la force internationale de maintien de la paix à Kaboul, signe parmi d’autres que l’OTAN pourrait prendre le commandement de cette force.
Au même moment, deux missiles tombaient près de la base allemande à Kaboul. Ces missiles n’ont causé aucun dégât, a déclaré un porte-parole du ministère de la Défense allemand, mais ils ont mis en lumière les risques de l’opération de maintien de la paix.
Pour la première fois, les capacités de l’OTAN sont utilisées en Afghanistan – " peut-être une étape initiale pour une responsabilité accrue dans ce pays ", a déclaré Peter Struck, ministre de la Défense allemand, pendant la cérémonie de passation de pouvoir de l’ISAF à Kaboul. L’OTAN aide le commandement allemand dans la planification, les communications et les renseignements. M. Struck a déclaré également que, après l’Allemagne, c’est l’OTAN qui devrait prendre le commandement de la force, position déjà partagée par plusieurs pays. Le Secrétaire général de l’OTAN, George Robertson a semblé soutenir la proposition de M.Struck, en déclarant également que l’OTAN pourrait jouer un plus grand rôle dans le maintien de la paix en Afghanistan.
D’autre part des appels "des civils et de la communauté internationale" - termes consacrés pour désigner les intérêts occidentaux - continuent en vue d’une prolongation de la mission de maintien de la paix au-delà de 2003 et pour son extension au-delà de la capitale. Le major-général turc, Hilmi Akin Zorlu, commandant sortant de l’ISAF, a déclaré la semaine passée que l’ISAF serait nécessaire encore pendant 2 ou 3 ans, jusqu’à ce qu’une armée afghane soit complètement formée. Jusqu’à présent seulement 2000 soldats afghans ont été entraînés alors que la situation dans le pays demeure complètement instable. Les États-Unis continuent désormais dans une certaine discrétion (du moins pour la presse occidentale) des bombardements sporadiques contre des groupes de combattants qui n'ont plus grand-chose à voir avec les Talibans, tels celui de leur ancien allié Gulbuddin Hekmatyar.
Quand même une bonne nouvelle pour l'Afghanistan, libérée, promue future colonie de l'OTAN : le pays a retrouvé son rang de premier producteur mondial d'opium, en assurant à lui seul en 2002 près des trois quarts de la production mondiale, selon un rapport de l'ONU.