Mary Lynam
6 octobre 2007
Le CND (Campaign for Nuclear Disarmament) a réuni plus de 150 délégués lors de cette Conférence dont le but était d’unifier l’opposition européenne ‘Contre une Nouvelle Guerre Froide’. Parmi les orateurs, figuraient Kate Hudson (CND), Caroline Lucas (Député Européen), Ivona Novomestská (République Tchèque), Filip Ilkozski (ISW Pologne), Helen John (Menwith Hill Women’s Peace Camp), Andrew Murray (Stop the War) et Elaheh Rostami-Povey (Campaign Iran).
La Conférence s’est ouverte pour dénoncer les armes de destruction massive et de première frappe que les USA sont en train de déployer - en même temps que des nouveaux intercepteurs anti-balistiques - non seulement en Europe de l’Est, mais en Grande Bretagne (Fylingdales), au Groenland (Thule) aussi bien qu’en Californie, Alaska et Massachusetts. D’autres plans similaires sont prévus à Guam dans le Pacifique, puis en Corée du Sud, au Japon et peut-être en Inde.
Le document préparatoire de la Conférence a rappelé que la Russie a cherché le dialogue et la négociation avec les USA, mais que ces derniers s’étant obstinément opposés à tout compromis il n’est donc pas étonnant que la Russie et la Chine en aient conclu que le ‘National Missile defence’ (NMD) est en train de se déployer contre eux.
Les premiers orateurs ont tenu à rappeler que les termes ‘National Missile defence’ se réfèrent à la défense des USA, et que le système lui-même n’a pas pour but de ‘défendre’ l’Europe. Le but des intercepteurs est d’éliminer les missiles qui menacent les USA. Il a aussi été rappelé que tous les présidents américains depuis Truman ont menacé d’utiliser l’arme atomique.
Le développement du programme américain NMD prévoit l’installation d’armes nucléaires dans l’espace, avec l’utilisation de rayons lasers à partir de micro satellites par exemple. Déjà, l’Irak a été bombardé à l’aide de satellites. Il ne s’agit donc plus d’une situation à partir de laquelle on peut compter sur un recul des USA vers des méthodes conventionnelles.
Les dirigeants des pays de l’OTAN ne sont pas tous d’accord au même niveau sur l’appui à accorder à de tels plans américains. Ces derniers n’écoutent que d’une oreille les réserves européennes, et prennent certaines décisions dans le plus grand secret. En République Tchèque, par exemple, ce ne sont que quelques sociaux-démocrates qui ont pris la décision, après la chute des Communistes, de permettre l’entrée de bases US dans le pays.
De plus, l’administration américaine a l’intention de maintenir entre ses mains – et non entre celles de l’OTAN – le pouvoir de décision ultime. Le Président de ‘l’Alliance’ du ‘Missile Defence Advocacy’, Riki Ellison, a récemment demandé qu’on lui explique « depuis quand les USA […] ont demandé à l’OTAN, ou à tout pays du monde, la permission de défendre notre population, notre pays et nos forces armées ? »
La Conférence a permis une discussion plus approfondie grâce à six ateliers dont les conclusions ont été rassemblées dans un communiqué final. Ce communiqué déclare rechercher un contact plus étroit avec les syndicats de chaque pays, les mouvements pour la paix, et les manifestations contre le Trident en Ecosse. Le communiqué a salué les Maires du Monde pour la Paix (1.732 Maires dans 122 pays).