Roland Marounek
2 août 2008
Aujourd'hui donc, l'heure est à "la lutte contre le terrorisme"; l'Otan, l'UE, notre propre gouvernement, tous s'inscrivent résolument dans une croisade mondiale contre la terreur, sous la sage direction des États-unis, et tous nous pressent d'accroître les moyens militaires pour éradiquer cette menace.
Il n'existe pas de définition légale, universellement adoptée de 'terrorisme'. En 2004 le Secrétaire Général des Nations Unies avait proposé comme définition du terrorisme « toute action (…) qui a pour intention de causer la mort ou de graves blessures corporelles à des civils ou à des non-combattants, lorsque le but d'un tel acte est(…) d'intimider une population, ou de forcer un gouvernement (…) à prendre une quelconque mesure ou à s'en abstenir »
Le bombardement d'Hiroshima le 6 août 1945 répond parfaitement à cette définition. La décision de passer par le feu atomique la population d'une ville de plus de 250.000 habitants et des villages à plusieurs km autour, dans l'intention de causer la mort ou de graves blessures corporelles à des non-combattants, avait pour but affiché, prétendu, de forcer le gouvernement japonais à la capitulation.
Mais le plus singulier dans ce crime terroriste, c'est la façon dont il nous est présenté : on nous répète que, oui, ces bombes atomiques auraient bien permis de faire capituler le gouvernement japonais et d'économiser la vie de 500.000 soldats US, dit-on. En clair, il nous est enseigné avec ce monstrueux exemple, que le terrorisme, ça marche, c'est bien efficace !
C'eut été les Allemands qui avaient commis cela, qui avaient délibérément jeté l'enfer atomique sur une ville civile dans le but prétendu d'épargner la vie de soldats et de contraindre leur adversaire à la capitulation, cela serait très évidemment compté au nombre de leur crime de guerre majeurs. Tous les responsables auraient été pendus. Rien de tel ici, l'impunité a été totale. Maintenant que le verrou de l'URSS est sauté, cette impunité entraîne un risque croissant et très réel de récidive.
Aujourd'hui nous commémorons le 63 anniversaire de ce crime. Mais cette commémoration ne doit pas être juste un recueillement, une pensée émue pour le passé; elle doit être surtout une occasion de se sensibiliser sur les crimes d'aujourd'hui, et sur ceux qui sont aujourd'hui en préparation.
Sous le prétexte de lutte contre le terrorisme, le nouveau gouvernement belge a décidé de venir plus directement en aide aux champions toutes catégories en terrorisme, les USA, embourbés en Afghanistan. Les bombardements aériens en Afghanistan font d'innombrables victimes civiles vite étiquetées 'taliban', en l'absence de toute enquête indépendante possible. La sale guerre en Afghanistan où l'Otan nous enfonce, a pour but de sécuriser les pipelines et les bases militaires aux portes de nos rivaux économiques, pas de lutter contre un terrorisme qu'elle engendre.
Au Moyen Orient, notre meilleur allié, et le meilleur collaborateur discret de l'Otan, possède 150 bombes atomiques. On sait qu'Israël a un plan d’attaque de l’Iran avec des bombes nucléaires. Les USA ont redéfini en 2006 leur politique dans d'utilisation en premier de l'arme nucléaire, affirmant désormais possible son utilisation contre les États n'en possédant pas. L'Otan enfin, dans la déclaration finale de son dernier sommet, se déclare "profondément préoccupée" par la menace nucléaire que représenterait l'Iran (pas Israël, malgré ses 150 bombes atomiques).
Il y a de fortes probabilités que nos meilleurs alliés déclanchent prochainement une attaque contre l'Iran impliquant l'arme atomique, Nous risquons d'être entraînés par nos alliances dans un conflit majeur, où la récidive de crimes d'Hiroshima et Nagasaki redevient une hypothèse très réaliste.
L'arme nucléaire, est l'arme terroriste par excellence, et nous voyons ici, où sont réellement les grands terroristes. Si l'on veut lutter concrètement contre la terreur, commençons par exiger le démantèlement de tout l'arsenal nucléaire, à commencer par les pays qui en possèdent le plus : les USA et les pays de l'Otan