Claudine PĂ´let
1 janvier 2002
Le Comité Surveillance Otan a participé aux euromanifestations de décembre 2001 avec une banderole portant les mots dordre : La Belgique hors de lOtan lOtan hors de Belgique !.
Ce qui a suscité beaucoup dintérêt et des discussions avec les manifestants. Cest une revendication du mouvement de la paix et des partis de gauche depuis les années de guerre froide et qui a été quelque peu oubliée par la plupart de ces organisations, comme si, avec la dissolution du Pacte de Varsovie, la présence des sièges de lOtan et du Shape en Belgique et la participation de la Belgique au Pacte de lOtan navaient plus dimportance. Les velléités dindépendance du gouvernement arc-en-ciel (par la voix de Louis Michel notamment) vis-à-vis des directives nord-américaines portent sur des aspects tout à fait secondaires de la politique de lOTAN. A aucun moment, il nest question de remettre en cause lintégration de la Belgique à lOtan ni la présence de lOtan dans ce pays. Ce nest plus le cas non plus pour les partis Ecolo ou PS. Les voix qui sélèvent au PS (par exemple Philippe Moureaux contre les bombardements à participation belge en Afghanistan,) ou chez les Ecolos (comme Vincent Decroly ou Paul Lannoy), sont encore trop peu nombreuses et elles sont occultées par les médias. Que dire alors de la revendication que la Belgique rompe sa participation à lOtan qui maintient le pays sous lautorité des plus grandes puissances impérialistes et en fait le porteur de valises pour les sales besognes, en Yougoslavie, en Afghanistan, demain peut-être à nouveau en Irak ou en Somalie ou même en Amérique latine !
Lidée de constituer une « armée européenne » qui serait autonome vis-à-vis de lOtan circule au sein des partis au gouvernement en Belgique. Cest une façon de rencontrer les critiques dune opinion publique allant de la gauche à la droite, contre la soumission du gouvernement aux Etats-Unis au moment et après les événements du 11 septembre et le déclenchement de la guerre en Afghanistan. Mais une telle armée nexistera jamais car les intérêts fondamentaux des puissances européennes et des Etats-Unis sont trop liés vis-à-vis du reste du monde. Elles ont aussi en commun la peur de voir revenir le spectre du socialisme. Louis Michel a été rapidement désavoué lors de la présidence belge de lUnion Européenne quand il a qualifié darmée européenne la constitution de leurocorps. Dautre part, on ne peut défendre larmée européenne en tant que pacifistes. Pas plus que lOtan, une armée européenne ne garantirait la sécurité des populations . LEurope doit rompre avec lOTAN et commencer le désarmement général.
Que la Belgique sorte de lOtan, et lOtan quitte la Belgique, cest une exigence que devraient rediscuter tous les mouvements pour la paix et pour la défense des droits sociaux et démocratiques de la population de notre pays.