Pierre Piérart
1 janvier 2002
Lors de la 56éme session de l'Assemblée générale des Nations Unies, la Belgique a participé à une douzaine de votes concernant le désarmement nucléaire. Comme d'habitude les votes des Occidentaux, à l'exception de pays comme la Suède, l'Irlande et la Nouvelle Zélande, sont caractérisés par une tendance favorable au maintien des armes nucléaires. Les votes des pays en voie de développement sont par contre nettement opposés à cette politique de la dissuasion nucléaire.
Sur 11 votes, la Belgique a exprimé 4 votes communs avec la Chine et 6 avec le Russie. La corrélation entre la France et la Grande Bretagne est de 11/11, par contre celle de la Russie et des Etats-Unis n'est que de 4/11. Les corrélations entre la Belgique et les autres membres européens de lOTAN, y compris la Turquie, sont de 11/11, sauf avec lEspagne, la France et la Grande Bretagne où lon note un 10/11. Avec le Canada, on note un 9/11 et seulement 6/11 avec les Etats-Unis.
Pour quelles raisons la Belgique a-t-elle voté contre la résolution « Désarmement nucléaire », la Convention interdisant l'usage des armes nucléaires, celle réduisant le danger nucléaire et l'Avis de la Cour Internationale de Justice sur lillégalité de l'armement nucléaire ? En outre la Belgique s'est abstenue à propos des Garanties consenties aux pays non détenteurs de l'arme nucléaire et du maintien du traité ABM. Sur ce dernier point, cela signifierait-il que la Belgique et les membres de l'OTAN se préparent à accepter la défense antimissiles américaine ? En ce qui concerne les garanties aux pays non détenteurs de l'arme nucléaire, il faut présumer que la Belgique fermerait les yeux sur l'emploi de l'arme nucléaire (éventuellement avec les F16 de Kleine Brogel) suite à une attaque chimique ou bactériologique de la part d'un pays non détenteur de l'arme nucléaire ?
L'impression recueillie à partir de l'analyse des votes exprimés est celle d'une totale allégeance des membres de l'OTAN vis-à-vis des directives américaines en matière de stratégie guerrière. La réponse du ministre des Affaires étrangères est naturellement toujours la même : « nous sommes partisans du désarmement nucléaire mais nous devons respecter nos engagements vis-à-vis de l'OTAN ». Quant à l'OTAN, elle se moque éperdument du droit international et de ses conventions et traités.