Une grande mobilisation le 4 avril pour dire « NON à la Guerre, NON à l’OTAN » dans un contexte de répression policière et de tension.

Collectif anti Otan de Strasbourg
10 avril 2009

Plus de trente mille personnes se sont mobilisées le 4 avril à Strasbourg pour dire "non à l'Otan et non à la guerre". Malgré les mesures de répression, d'intimidation et de blocage de la part des forces de l'ordre, les strasbourgeois ont exprimé fortement leur opposition à l'OTAN en faisant preuve de courage en se rendant nombreux à la manifestation du 4 avril.

Pourtant le parcours de la manifestation et les conditions dans lesquelles elle s'est déroulée ont tout fait pour empêcher que la mobilisation soit forte et que l'expression démocratique puisse s'exprimer. Retour sur le choix du tracé. Celui-ci, d'après la préfecture, devait permettre aux Allemands de nous rejoindre sur le jardin des deux rives côté français et "d'éviter un maximum de casse".

Le moins que l'on puisse dire c'est que la préfecture a tout fait pour que le contraire se produise. D'une part, en bloquant l'accès aux ponts Vauban, Anvers jusqu'à 12h45, soit deux heures après l'horaire convenu avec la préfecture, d'autre part en ne donnant pas leur accord pour que les 10 000 manifestants pacifiques allemands traversent le pont de l'Europe. Ces deux décisions n'ont pas aidé les organisateurs pour le bon déroulement de la manifestation.

Le comportement des forces de l'ordre a clairement montré que toute expression contre les organisations internationales de type G8, G20 ou sommet de l'OTAN doit être sévèrement réprimée. C'est une position politique que notre chef d'état assume complètement, n'hésitant pas à mettre en danger des populations et les manifestants pacifiques qui s'expriment de manière non-violente.

Les forces de l'ordre, plutôt que de sécuriser les quartiers alentours, il n'y avait que ça à faire puisque le reste est constitué d'un noman's land, ont laissé des individus mettre le feu à plusieurs bâtiments sous le regard désabusé des habitants du Port du Rhin. Comment 200 casseurs peuvent-ils commettre de tels agissements, qui sont condamnables, alors que plus de 20 000 policiers sont présents dans Strasbourg ? Pourquoi les forces de l'ordre n'ont interpellé que 23 personnes le jour de la manifestation alors que de nombreuses exactions étaient commises sous leurs yeux ? Soit il y avait un nombre important de casseurs et à ce moment-là les interpellations auraient dûes être nombreuses, soit cela n’était pas le cas, auquel cas nous ne pouvons pas comprendre comment plusieurs bâtiments aient pû être incendiés.

Les agressions subies par les manifestants pacifiques et non-violents regroupés sur le champ de foire ont été permanentes. Ils ont eu droit pendant le concert à des jets de bombes lacrymogènes et des survols incessants d'hélicoptères à basse altitude faisant monter l'angoisse et la tension.

Les Strasbourgeois qui ont été témoins de ces exactions ou qui ont participé à la manifestation ne sont pas dupes et ont soutenu fortement la mobilisation contre l'OTAN et ses politiques agressives et guerrières. Plus de 800 drapeaux de la paix ont été vendus et pavoisent les fenêtres et balcons de nos concitoyens, de nombreux groupes de soutien sont créés sur internet pour défendre la liberté d'expression, pour dénoncer l'état de guerre dans lequel nous sommes depuis 10 jours à Strasbourg ou pour dénoncer les exactions des forces de l'ordre avant pendant et après la manifestation.

Au lendemain de la manifestation, le village autogéré était totalement bouclé. Des barrages et des filtrages des personnes du village ont été exécutés ; des livres , affiches, banderoles confisqués. Ces agissements doivent cesser.

Nous avons les plus grandes craintes quant à ce qui pourrait arriver aux personnes actuellement encerclées. Par ailleurs, il est à noter que la police boucle y compris une zone d'habitation en bordure du camp, et empêche les habitants du quartier de rentrer chez eux, y compris physiquement si le faut !!!

Ce soixantième anniversaire de l'OTAN a tenu toutes ses promesses et est fidèle à ses valeurs : violent, anti-démocratique et sécuritaire