Mais qu’on intègre directement Israël dans l’Otan !

Roland Marounek
1 juillet 2010

Résumons : un membre de l'Alliance Atlantique vient de subir une agression incontestable, une attaque d'un de ses navires civils en pleines eaux internationales, par l'armée d'un pays qui n'est pas membre de l'Alliance, et quoi, ce pays membre ne bénéficie pas immédiatement et automatiquement, du soutien de tous les autres membres ? La charte de l'Otan ne serait donc que chiffon de papier ?


Clairement c'est pipé : Quand les États-Unis subissent un attentat terroriste sur leur territoire, nous nous mettons tous à bombarder le pays désigné, - même si ce pays en tant que tel n'a aucun rapport avec l'attentat. Si l'Iran, par exemple, avait attaqué dans les eaux internationales les bateaux US (disons) d'une flottille civile, tous auraient invoqué l'article 5, et nous serions tous à présent engagés dans une guerre juste, forcément, contre l'agresseur.


Ici rien de tel, on a juste eu droit à une brève déclaration ambiguë du Secrétaire Général : "je déplore profondément les pertes de vies humaines ainsi que les victimes résultant du recours à la force pendant l'incident qui a mis en cause le convoi en route pour Gaza. Je présente mes sincères condoléances aux familles de toutes les victimes et je condamne les actes qui ont mené à cette tragédie." A la première lecture distraite, on se dit que, quand même, c'est bien, il condamne l'agresseur ; à la seconde, on se demande si les actes qui ont mené à cette tragédie, ce ne serait pas plutôt, dans son esprit, l'affrètement des navires humanitaires, ou la volonté de briser l'embargo contre toute une population.


Une seule solution : reconnaître une fois pour de bon que Israël est effectivement un membre de fait de l'Otan. Au moins les choses seront claires, et notre pauvre Rasmussen et les autres dirigeants de l'Otan seraient contraints à beaucoup moins de douloureuses contorsions verbales.