Carla Goffi et Pierre Piérart
1 avril 2001
Ce lundi, 16 avril 2001, s'est déroulée à la base de l'OTAN de Kleine Brogel une manifestation réclamant de la part des instances juridiques belges leur avis sur la légalité de la présence d'armes nucléaires sur le territoire belge. En bref, la Belgique est en infraction vis-à-vis de l'article 2 du Traité de Non Prolifération (TNP) qui lui interdit d'accepter le déploiement et le transfert de bombes nucléaires (environ 10 bombes B-61, représentant 1700 Hiroshima) américaines à l'intérieur de ses frontières.
Environ 1500 manifestants, parmi lesquels de nombreux jeunes des quatre coins du pays, étaient présents ce lundi de Pâques dans le village campinois. Environ 800 militants, créant un véritable chaos, ont franchi les clôtures du domaine militaire en invoquant le droit international, l'avis de la Cour Internationale de Justice de juillet 1996 et les principes du code du Tribunal Militaire de Nuremberg qui invitent les citoyens à dénoncer la programmation de crimes de guerre.
La police fédérale et les militaires se sont livrés à des brutalités inadmissibles pour contenir la première vague de militants envahissant le domaine militaire: charge de cavalerie blessant gravement 2 jeunes femmes, brutalités avec blessures vis-à-vis de deux autres manifestants etc.
Une centaine de francophones participait à cette manifestation principalement flamande, soutenue notamment par ABOLITION 2000 qui regroupe plus de 70 associations belges luttant pour le désarmement nucléaire dans le monde. Plusieurs délégations étrangères de Hollande, Grande Bretagne, Suède et Finlande présentes sur le terrain ont été choquées de l'attitude des forces de l'ordre, manifestement débordées, qui devaient parquer comme du bétail des centaines de pacifistes dans des endos hâtivement délimités par des fils de fer barbelés.
ABOLITION 2000 exige du gouvernement une prise de position claire et nette au sujet de ces armes nucléaires qui devraient, selon les directives du Pentagone et de l'OTAN, être révisées et maintenues illégalement jusqu'en... 2018 !