Claudine Pôlet
13 avril 2013
La mort du président vénézuélien Hugo Chavez est une grande perte pour toute l’humanité, et en particulier, pour tous les progressistes qui combattent la guerre et les injustices sociales.
Alors que, dans nos organisations de paix en Belgique, certains tergiversent sur des aspects qu’ils considèrent contestables de sa pensée et son action politique, on devrait lui être profondément reconnaissants et tirer l’expérience de tous les apports très importants de la révolution bolivarienne et du combat de Hugo Chavez pour le progrès du peuple, pour l’unification de l’Amérique Latine, pour dénoncer les guerres des grandes puissances capitalistes et, en particulier, la machine de guerre de l’OTAN.
Hugo Chavez à la tête du gouvernement venezuelien a donné une impulsion fondamentale dans les institutions internationales pour développer un front de défense des droits à la souveraineté des peuples sur les ressources naturelles de leur pays, en commençant par l’OPEP, et par le soutien aux Etats du Moyen Orient et d’Afrique qui affrontaient les agressions des puissances occidentales et des multinationales. L’alliance en particulier avec l’Iran sous la présidence de Ahmadinedjad, la dénonciation des agressions de l’OTAN contre la Libye, et plus récemment la condamnation de la guerre non déclarée contre la Syrie. Il voyait clairement dans l’Otan, le bras armé des multinationales d’Europe et des Etats-Unis.
Le Venezuela a eu à faire directement d’ailleurs avec des tentatives d’agression otanienne, lorsque la 4e flotte américaine accompagnée de toute une flotille de l’Otan a fait de grandes manœuvres dans les Caraibes et l’Atlantique Sud, sous prétexte de lutte contre les trafiquants de drogues. En fait c’était une tentative d’intimidation envers tous les Etats d’Amérique Latine qui avaient à leur tête des gouvernements de gauche, les pays de l’Alba, et aussi contre le Brésil, pour lui contester le droit d’exploiter les gisements de pétrole au large de ses côtes. Jusqu’à des navires belges étaient impliqués dans ces manœuvres, sous la direction de la marine des Pays-Bas. Le gouvernement hollandais se déclarait « menacé dans ses territoires » (deux iles au large du Venezuela…. !) .
La meilleure manière d’affronter l’Otan et ses menaces de guerre a été, pour Chavez, d’impulser la création de l’UNASUR, l’Union des Nations du Sud et de préparer l’organisation d’une politique de défense militaire commune du plus grand nombre possible de pays d’Amérique Latine. C’est ainsi que la Grande Bretagne, soutenue par l’Otan, n’a pas réussi son agression contre l’Etat argentin de Cristina Kirchner, et n’a pas pu répéter une guerre des Malouines.
« Notre révolution est pacifique, mais elle est armée » disait le président et commandant des armées, Hugo Chavez. C’est là aussi une expérience très importante pour le mouvement de la paix. On ne peut honnêtement contester que le processus révolutionnaire et socialiste du Venezuela est aussi un processus démocratique, la population a voté et revoté massivement pour Chavez et pour la continuation de la révolution bolivarienne, l’armée est accompagnée de milices populaires où les travailleurs de tous les secteurs, de toutes les régions, défendent leurs conquêtes sociales, economiques, culturelles.
Nous avons perdu un grand homme de paix, de lutte pour le progrès et d’amour pour l’humanité. Mais, comme l’ont répété les millions de citoyens vénézuéliens qui ont accompagné son cercueil pendant plusieurs jours : NOUS SOMMES TOUS CHAVEZ !