Extrait d’une conférence de Agneta Norberg
16 octobre 2013
Le partenariat de l’Otan avec la Suède et ses visées de contrôle de l’Arctique Lors d'une conférence de haut niveau sur la sécurité, à Sälen, à laquelle il a assisté durant sa visite en Suède, le secrétaire général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen, s'est félicité du partenariat étroit et efficace noué entre ce pays et l'OTAN. En insistant sur les possibilités de renforcement de la coopération avec la Suède, le secrétaire général a indiqué que ce partenariat était tout particulièrement porteur de promesses dans trois domaines : l'Afghanistan, les capacités militaires et un nouveau renforcement de la capacité de nos forces à opérer ensemble. |
NEAT (North European Airspace Testrange), le plus grand centre d’entrainement militaire en Europe, va de Lulea à Kiruna et occupe une superficie de 24.000 kms². C’est le gouvernement suédois qui accorde ou non, pour chaque demande individuelle, le droit d’utiliser NEAT. En juillet 2011, il a été utilisé par US Air Forces en Europe pour des exercices de lancement de bombes, et en 2010 la NRF (Nato Response Force) y a pratiqué son plus grand exercice aérien. NEAT sert aussi de terrain de tests pour les drones militaires utilisés en Afghanistan et au Pakistan pour tuer des civils. L’armée israélienne y a testé ses drones Eagle, qui ont été employés pour bombarder Gaza.
ES RANGE située près de Kiruna, est la plus grande station relais pour satellites dans le monde. Elle fournit via satellites, des cartes militaires détaillées de tous les pays du monde. ESRANGE/VIDSEL servent aussi pour tester les drones militaires. SAAB, l’entreprise aérospatiale est en train de développer le drone géant NEURON, en collaboration avec plusieurs autres pays de l’Otan.
AMRAAM est un robot de combat contre des objets volants. Il a été testé à NEAT, entre autres par les Etats Unis, la Grande Bretagne et la Suède, et a été utilisé dans les guerres d’Irak, de Yougoslavie, Afghanistan et Libye.
Des manœuvres internationales de guerre se réalisent constamment dans les grands espaces terrestres, marins et aériens du Nord de la Suède et de la Norvège. Y participent des milliers de soldats, des centaines d’avions et de pilotes de nombreux pays, membres et partenaires de l’Otan. Les dernières manœuvres en date se sont nommées Cold response 1(en 2009) et Cold response 2 (en 2012). Ces exercices sont le résultat des désaccords croissants sur les ressources naturelles de l’Arctique. L’Otan veut renforcer sa puissance géopolitique et diplomatique en montrant ses forces militaires.
Les manœuvres auraient pu s’effectuer aussi bien au Canada, mais elles se sont déployées près de la frontière avec la Russie, qui y a vu une véritable provocation. En effet, les navires américains présents étaient armés du système AEGIS, qui est un radar de très longue portée faisant partie du système de défense antimissiles. ]
Une mini OTAN Nordique est-elle en train de naître ? Ni la Suède ni la Finlande ne sont membres de l’Otan, mais ces deux pays sont dans le « partenariat pour la paix », une première étape vers l’intégration. Dans les deux pays, il y a une très forte opposition à l’OTAN, mais les gouvernements agissent en coulisses pour se rapprocher plus étroitement de l’Otan. L’augmentation des tensions autour de la zone Arctique leur en donne l’occasion.
CONFERENCE SUR LE GRAND NORD ET LA SECURITE INTERNATIONALE
Des experts internationaux et des activistes de divers mouvements de paix se sont réunis pour analyser comment le « Grand Nord » (toute la région de l’Arctique et alentours) est en train de se transformer en l’une des plus importantes terrains pour la guerre de l’espace. Drones militaires, satellites et radars y sont testés et installés. Les principaux exercices de guerre de l’OTAN dans le Grand Nord se réalisent dans l’immense terrain d’entraînement, nommé NEAD, à proximité de la ville de Kiruna. La station relais de satellites la plus grande du monde, se trouve à Esrange, à quelques kilomètres de la ville de Kiruna.
La Conférence a rendu publique la déclaration suivante :
Protéger le Grand Nord, Démilitariser l’espace et éliminer la menace d’holocauste nucléaire.
La Conférence Internationale sur le Grand Nord et la Sécurité s’est tenue à Kiruna, Suède, du 28 au 30 juin 2013. Des représentants d’un large spectre des organisations de la société civile et les mouvements publics de plusieurs pays scandinaves, européens, asiatiques, et latino américains, ainsi que de la Fédération de Russie et des Etats-Unis font la suivantes déclaration :
De grandes menaces pèsent sur notre survie, à cause de la persistante prétention que la sécurité peut s’obtenir seulement par une politique extérieure agressive et par l’action militaire.
Les conséquences finales de cette politique sont le développement continu et la menace d’utilisation des armes nucléaires, l’exploitation et la militarisation de l’environnement et de l’espace. C’est ce qui arrive maintenant à l’Arctique, au lieu de protéger cette région au bénéfice de l’humanité.
Le Grand Nord est utilisé par une OTAN en expansion, comme terrain d’entrainements militaires pour essayer de nouvelles stratégies de combat dans la guerre et pour développer de nouvelles technologies assassines.
Les Etats-Unis ont installé une station de relais de satellites sur les Iles Svalbard en Norvège, qu’ils utilisent à des fins militaires, en violation du Traité de Svalbard (ou Spitzberg) interdisant l’utilisation de l’archipel à des fins belliqueuses.
La rapide croissance du déploiement de systèmes militaires ayant une base dans l’espace, ainsi que le réseau mondial de stations relais terrestres (y inclus des radars et installations de surveillance) qui les complémentent, ont déjà provoqué une immense pollution de l’environnement terrestre et une multiplication des déchets dans l’espace qui pourraient rendre celui-ci impénétrable.
Le déploiement des systèmes de défense antimissiles dans l’espace, sur terre et sur mer, ont des effets déstabilisants et mettent en danger la possibilité d’avancer sur des accords de désarmement nucléaire. [..]
Toutes les nations qui ont des activités spatiales devraient immédiatement ouvrir des négociations de haut niveau pour la Prévention de la Course aux Armements dans l’Espace et déclarer que l’espace est une zone démilitarisée.
Tous les Etats doivent respecter et réitérer leur engagement de protéger l’Arctique et l’Antarctique, régions exceptionnelles et d’importance vitale pour la terre entière, et déclarer que ces régions ne sont et ne seront jamais la propriété d’aucune nation, qu’elles doivent être protégées comme un bien commun de l’humanité et ne seront jamais utilisées à des fins militaires.
Tous les moyens financiers et matériels qui peuvent être récupérés en mettant fin à la course aux armements, doivent servir à convertir nos sociétés militarisées en sociétés pacifiques, qui travaillent au progrès social, au bien être économique des peuples, à la sécurité des peuples et non celle des Etats et contribuer à affronter le problème commun du changement climatique.
Agneta Norberg est activiste du Swedish Peace Council, du Network Against Nuclear Power and Weapons in Space et de NoToNato.
Des textes complets se trouvent, en anglais sur les sites suivants:
www.space4peace.org / www.globalresearch.ca / www.kiruna.fhsk.se /