Roland Marounek
24 juin 2003
En filigrane des réponses à la question 1 ("l'OTAN, pour
quoi faire?"), réapparaît donc le spectre de l'Armée
Européenne. Ceci doit aussi être mis en perspective avec les déclarations
de l'immédiate avant-guerre d'Irak II, où l'armée européenne
avait réussi à être présentée aux pacifistes
comme étant le moyen indispensable pour s'opposer au bellicisme US, et
imposer le point de vue de l'Europe, supposée elle tout à fait
humaniste, pacifiste, - et bien sûr désintéressée.
De quoi en retourne-t'il en fait ?
Les États-Unis sont en l'avance de plusieurs générations
en matières d'armements conventionnel et non-conventionnels, ils y ont
consacré pour ce faire des milliards de dollars depuis des décennies;
qui peut imaginer sérieusement que l'Europe espère vraiment combler
ce retard ?
Si cétait le cas, l'Europe aurait-elle l'ambition de suivre la
voie de feu l'URSS, dont précisément le fait de sêtre
épuisée dans la course aux armements a été l'une
des causes de l'effondrement ? Des investissements massifs dans l'armement n'aurait
pour effet concret que de faire payer aux peuples européens les surprofits
de l'industrie de l'armement.
Qui par ailleurs peut croire que cette future armée européenne
pourrait être indépendante ? La prochaine arrivée en force
de pays massivement pro-américains rend ceci d'autant plus illusoire.
Prétendre que l'Europe pourra être un contrepoids à lhégémonie
US, voire imposer son point de vue grâce à son armée nous
semble donc une grossière supercherie.
La seule chose raisonnable que nous puissions voir dans ce projet de défense,
c'est l'espoir qu'il nous mettrait en situation de participer aux côtés
des USA au pillage néo-colonial du monde - en espérant que les
maîtres auront un peu besoin de nous. Là prend tout son sens la
phrase sur le 'partage des responsabilités et de la division des tâches
sur la scène internationale'