Vladimir Caller
6 août 2014
Nous sommes encore une fois, toujours les mêmes ou presque, au rendez-vous avec le souvenir du sacrifice de la ville d'Hiroshima et sa population victimes d'une opération politique du militarisme américain. Parce que le crime contre Hiroshima fut plus une opération politique que militaire. Aucun besoin, en effet, de ces bombes pour vaincre un Japon déjà vaincu ; par contre l'arrogance américaine avait besoin de montrer ses muscles dans la politique d'affrontement qu'elle se préparait à entreprendre vis à vis de l'Union Soviétique.
Mais cette fois notre réunion a quelque chose de particulier et cela pour deux raisons. D'abord parce que la belle stèle de pierre que nous venons de découvrir nous ramène au souvenir de notre cher camarade Pierre Pierart ; ensuite parce que le moment que nous vivons aujourd'hui est d'une particulière gravité. Le journal américain New York Times disait il y a trois jours que des sérieux indices convergent vers ce qui pourrait nous conduire à une troisième guerre mondiale.
Si je devais définir la force qui a véhiculé l'itinéraire de Pierre, je dirais que c'était l'amour. Celui d'abord de la nature, des plantes, des champignons, des feuilles, des escargots. Affection qui le conduisit à se poser des questions sur l'agression que cette nature subissait inlassablement de la part de ce qu'on appelle le progrès. Son esprit rationaliste fit qu'il commença à identifier ce « progrès » avec des appétits vulgaires de lucre; avec la médiocrité d'un système qui a fait de la recherche du profit une religion. C'est ainsi que, peu à peu, Pierre devint un révolté et ce, non seulement contre les protagonistes, ces grandes multinationales qui détruisent l'environnement mais contre le système qui les protège. Système qui, à défaut de principes pour s'imposer a besoin de la force et son expression militaire dont le paroxysme, comme institution, est l'OTAN et comme fait historique, le bombardement atomique des villes japonaises.
Ne pas oublier Pierre et ses leçons est d'autant plus impératif aujourd'hui que le monde vit des moments particulièrement sombres. Avec une puissance nucléaire comme Israël qui exerce son projet colonialiste au prix des crimes sans pause contre la population palestinienne ; avec l'islamisme obscurantiste jadis parrainé par l'Occident en Irak et en Syrie et qui aujourd'hui défie à ses mentors et avec le bombardement des populations civiles en pleine Europe par un régime installé à Kiev par les États-Unis et l'Union Européenne. Ce dernier cas doit nous interpeller particulièrement parce que la tragédie que vit le peuple ukrainien aujourd'hui est, dans une grande mesure, une fabrication des États Unis et de l'Union européenne.
C'est donc dans ce cadre que nous nous souvenons de Pierre, que nous l'imaginons cherchant à reconstruire un puissant mouvement de la paix et que nous constatons combien son absence est grande