20 février 2016
Des milliers de Serbes sont descendus samedi dans les rues de Belgrade pour protester contre la signature le 19 février par le président Tomislav Nikolic d'une loi validant l'accord de coopération avec l'Otan.
Les manifestants ont défilé jusqu'à l'ambassade de Russie en Serbie.
Certains d'entre eux brandissaient des drapeaux russes et des portraits du président russe Vladimir Poutine. Ils ont qualifié d'honteuse la décision du président Nikolic d'approuver l'accord avec l'Otan.
Les manifestants proposent de soumettre la question de la coopération avec l'Alliance à un référendum et se disent prêts à organiser des actions de protestation jusqu'à ce que le président du pays ne revienne sur sa décision concernant l'adhésion de la Serbie à l'Otan.
Selon les sondages, de 66% à 85% des citoyens serbes s'opposent à l'adhésion du pays à l'Otan.
Le premier ministre serbe Aleksandar Vucic a essayé vendredi d'apaiser les tensions en assurant que Belgrade avait besoin de collaborer avec l'Otan. Selon lui, la Serbie tient à mener une politique indépendante et a l'intention de rester partenaire de Moscou.
Les bombardements intensifs effectués par l'Otan en Yougoslavie entre février et juin 1999 pour contraindre Belgrade de cesser la répression contre les séparatistes albanais du Kosovo, ont fait au moins 2.500 morts, en majorité des civils. Cette opération a été lancée par l'Otan, une alliance militaire défensive, en contradiction à ses propres règles interdisant d'intervenir hors de sa zone militaire.
Le parlement serbe a adopté en 2007 une résolution stipulant la neutralité de Belgrade à l'égard des alliances militaires.
Toutefois, le 16 janvier 2015, Belgrade et l'Otan ont signé un Plan d'action individuel pour le partenariat (IPAP), qui constitue la dernière étape avant l'adhésion définitive à l'Alliance. L'IPAP stipule notamment l'utilisation du territoire serbe pour des manœuvres et prévoit l'installation de bases militaires de l'Otan sur son sol.
Sputnik , 20.2.2016