Patricia Granado
1 juillet 2016
Le 22 mai, dans la cérémonie d'hommage aux victimes des attentats de Bruxelles, au Palais des Beaux-Arts, un des rescapés du métro de Maelbeek s'est ainsi exprimé:
Extrait: "…Nous portons en nous la responsabilité du monde dans lequel nous vivons, même si notre faute est de laisser faire…Nous avons été victimes d'une guerre que nous n'avons pas choisie. Nous oublions de tisser des liens sociaux, notamment avec la population immigrée. Nous oublions que notre mode de vie est vorace en consommation pétrolière. Nous oublions que nous aussi nous fabriquons des armes. Nous laissons continuer un modèle de société vacillant sans nous remettre durablement en question…".
C'étaient les mots de Dominique Denoël, un des blessés à la Station Maelbeek.
Dans cette cérémonie prétentieuse, décalée (deux mois après les dramatiques événements), au cours de laquelle le roi et les politiciens ont hypocritement parlé de paix, de solidarité, d'amour et d'unité nationale, il y a eu heureusement une victime qui a su mettre les mots justes.
Dans une interview précédente, Dominique Delanoë avait dit se sentir très en colère, pas précisément contre ceux qui avaient commis ces méfaits, qu' il n'excuse surtout pas, mais contre "ceux qui nous amènent à faire çà. C'était super mignon de voir sur les écrans Charles Michel donner l'accolade à J.C. Juncker… Mais ce ne serait pas mieux de ne plus vendre des armes ?".
J'étais très impactée par la justesse des paroles de cet homme et j'ai cherché son texte intégral… impossible de le retrouver dans les media! Ce n'est pas un hasard. Il est le seul à avoir pointé la responsabilité de nos gouvernements qui parlent d'amour, de poésie… tout en envoyant nos bombardiers détruire des pays lointains.