Georges Berghezan
25 mai 2017
En effet, au début des années '90, après la dissolution du Pacte de Varsovie et puis de l'URSS, nombreux étaient les analystes et même les hommes politiques les plus "main stream" à considérer, comme M. Trump avant son élection, que l'Otan était une "organisation obsolète". Mais l'Alliance Atlantique a trouvé une nouvelle raison d'être en s'immisçant dans les guerres de l'ex-Yougoslavie, d'abord à la demande de l'ONU, puis en s'affranchissant progressivement du Conseil de sécurité et des préceptes de base de sa Charte.
Au départ chargée de surveiller l'embargo sur les armes et la "No fly zone" décrétée sur le ciel de la Bosnie-Herzégovine (1992), l'Otan s'est imposée comme un belligérant dans les conflits yougoslaves: première opération de guerre de son histoire en février 1994, première campagne de bombardement en septembre 1995, première occupation d'un territoire à partir de décembre 1995, la guerre de Bosnie a été celle de toutes les "premières" pour l'Otan. Ce n'était qu'un début, car son rôle de pompier-pyromane allait culminer en 1999 avec près de trois mois de bombardement massif de la Serbie, y compris sa province du Kosovo, sous prétexte de sauver sa population albanaise.
En pleine guerre, le sommet de l'OTAN d'avril 1999 à Washington, non seulement manifestait son élargissement en direction de la Russie, mais officialisait son changement de doctrine, de la défense de ses membres contre l'URSS à un rôle de gendarme du monde ignorant les frontières et le droit international.