Patricia Villalon
1 avril 2018
Ces dernières semaines dans les médias belges on entend surtout parler de l’empoisonnement de l'espion russe à Londres, et de l'expulsion des diplomates russes qui a suivi cette affaire. D'autres informations, parfois primordiales, sont mises au second plan.
On a pu aussi être au courant d'un rapport de Lockheed Martin concernant les avions F16, expliquant que les F-16 sont loin d’être obsolètes, comme assuré depuis des mois et des années, par le gouvernement et le Ministre de la Défense Belge, pressé de signer l'accord d'achat des F35, (Chasseur furtif américain, capable de transporter de nouvelles bombes nucléaires). Le rapport sur les F16 indique que les anciens avions de chasse peuvent voler encore sans problèmes entre 6 à 27 ans, mais ils ne peuvent pas transporter ces nouvelles bombes. A ce propos, selon la presse, le gouvernement Michel aurait demandé des éclaircissements au Ministère de la Défense.
Mais dans l'avalanche des news qui concernent notre société, les informations sur le débarquement prochain des blindés de Fort Hood à Anvers sont quasi inexistantes.
Philippe Régnier, envoyé spécial du journal Le Soir au Texas, s'est rendu à Fort Hood, la plus grande base militaire du monde occidental, et selon ses informations " la base accueille plus de 72.000 personnes et s’étend sur 886 km2, un peu moins que toute la province du Brabant Wallon". Une vraie ville, avec toutes les commodités, des avenues à trois bandes de circulation dans les deux sens, des écoles, chapelles, hôpital, aéroport, cinéma, etc......"
Le journaliste a rencontré le lieutenant-colonel Eric Christiansen, "en charge de la logistique pour la 1re brigade blindée de la 1re division de cavalerie de Fort Hood" récemment rentré d'Europe, d'Anvers plus exactement. Le lieutenant explique que "C'est par ce point d'entrée (en Belgique) que doivent débarquer à la fin avril , début mai, des centaines de tanks, véhicules blindés et containers de la brigade, acheminés par bateaux en Europe, (selon lui) un sacré mouvement de heavy metal". Il continue en expliquant des choses assez intéressantes, qui n'ont rien à voir avec des accords de pactes de non agression, comme par exemple, "d'Anvers ce charroi sera amené a destination par trains, camions et berges fluviale vers la Pologne. Cela demande beaucoup de coordination, d'anticipation. L'Arme belge aidera", note Christiansen. Par ailleurs, selon le major général Douglas Chalmers, l'envoi d' armes de guerre en plus de 3.300 soldats est seulement "un exercice de projection de force. La sécurité de l'Europe est d'un importance absolue pour la sécurité des Etats-Unis" déclare t-il.
Les militaires seront déployés en Allemagne, en Roumanie et en Bulgarie. Plus tard les 'courageux' guerriers feront des exercices militaires en Slovaquie, Géorgie et en Hongrie, mais ces militaires assurent "qu'ils ne se focalisent pas sur la Russie".
Depuis sa création, l’OTAN a profité de n'importe quelle occasion pour grandir et faire de plus en plus de guerres qui n'ont jamais conduit à quoi que ce soit de bien ou d'humanitaire. Au contraire, c'est la misère, la terreur, et la destruction la plus totale qui ont pris place dans des pays qui n'avaient bien entendu pas besoin de cela.
Et face à cette situation d'une absurdité sans nom, même le Président de l'Institut fédéral allemand des hautes études de sécurité, le docteur Karl Heinz Kamp, développe une explication dans son livre "Why NATO needs a new strategy concept". Il explique que " L'une des principales raisons qui font de L'OTAN une alliance crédible, réside dans sa capacité d'adaptation face aux changements politiques."
En ce qui concerne la sécurité coopérative une série des mesures visant a améliorer la capacité de défense de L'OTAN ont été signées en septembre 2014 lors du Sommet Otan au pays de Galles avec les pays membres et même avec des Etats qui n'en font pas partie, incluant des partenaires comme l'O.N.U et l'U.E. En Juillet 2016, au sommet de Varsovie les mesures ont été améliorées et adaptées.
Mais l'auteur prévient,"Il faut tenir compte du fait que les Etats-Unis ont mis au point (et continuent de développer) un approche révisionniste en encourageant un retour aux stratégies employées pendant la guerre froide, a savoir, les concepts de nature essentiellement militaires. Cela pourrait provoquer une réaction en chaîne qui entraînerait le développement des hostilités."
Le Comité de Surveillance OTAN n’arrête pas de répéter à tous ceux qui ne comprennent pas la situation actuelle, "La Russie n'est pas notre ennemie".