Patricia Granado
1 avril 2019
L’agression actuelle contre le Venezuela résulte d’une longue et soigneuse préparation. Le but essentiel des actions de sabotage qui se succèdent est de créer le chaos, de présenter le gouvernement de Maduro et la révolution bolivarienne comme responsables des désordres et des souffrances des Vénézuéliens pendant ces derniers années. Les attaques viennent de l’extérieur, avec l’infâme embargo organisé par les Etats-Unis. Elles viennent aussi de l’intérieur, avec les violences et le coup d’Etat du « président auto-proclamé » Juan Guaidó.
Cette situation s’est préparée depuis très longtemps. Déjà l’ancien président vénézuélien, Hugo Chavez, a été catalogué comme « dictateur communiste » et a vécu plusieurs agressions qui sont connues de tous. En effet, le 9 mars 2015 le Venezuela a été officiellement accusé de menacer la sécurité des Etats-Unis d’Amérique, par celui qui était alors le Président des Etats-Unis, l’honorable Barak Obama, Prix Nobel de la Paix et premier président noir de ce pays. Beaucoup d’entre nous se sont fait des illusions sur lui. Mais il ne faut surtout jamais oublier que l’Empire nord-américain est actuellement la pire menace pour la paix mondiale.
Dès ce jour-là, l’opposition a commencé à semer le trouble dans la population. Ces actions ne sont pas difficiles à effectuer, elles ont donné certains résultats dans plusieurs pays, qui ont été attaqués par la suite. Le scénario est toujours le même : premièrement, unifier les forces d’opposition, préparer un leader. Ensuite, les incidents peuvent commencer, ils ont pour but de saper l’unité du pays.
Mais les Etats-Unis se sont heurté à des différences notoires entre le Venezuela et les autres pays qu’on a déjà décimés. Les méthodes seront donc légèrement changées, les choses ont pris un peu plus de temps. Malgré l’aide financière importante qu’elle reçoit de l’extérieur, l’opposition n’est pas si grande ni si forte et il manque un vrai leader. Les manifestations organisées dans tout le pays pour discréditer le gouvernement et financées par des organisations non gouvernementales des Etats -Unis ont échoué. La violence et la haine au vitriol de cette minorité, n’a pas servi à réussir un coup d’Etat.
Nous avons une explication bien claire pour comprendre le pourquoi de cet échec. C’est normal de se demander pour quelles raisons le peuple vénézuélien a voulu respecter son Président et ainsi le protéger, malgré tous les problèmes auxquels il est confronté depuis l’embargo. La raison en est que le gouvernement bolivarien de Hugo Chavez a éduqué sa population, et un peuple qui a eu droit à l’éducation n’est pas un peuple facile à manipuler. Si vous ne le savez pas encore, là-bas, l’éducation est gratuite pour tous !
Après cet échec, il y a eu une brève pause, l’opposition s’est proposé de laisser le pays pourrir doucement à cause du manque de denrées et de médicaments, à cause des pénuries diverses provoquées par le boycott criminel lancé par les EEUU. Quelques mois plus tard, ça recommence de plus belle, et le 23 janvier de cette année, les Vénézuéliens se réveillent avec la surprise de se trouver face à deux gouvernements « légitimes » : Juan Guaidó vient de s’autoproclamer Président de la République bolivarienne. Soi-disant, il se base sur les articles 223 et 233 de la Constitution vénézuélienne.
Et le cirque commence : les Etats-Unis s’empressent de reconnaître cette fonction usurpée, suivis rapidement par Israël, le Canada, le « groupe de Lima » et une partie de la « démocratique » Union Européenne. Quelle honte pour les citoyens européens ! Il n’y aurait pas des juristes par ici, capables de se pencher sur ces articles-là ? Il suffit de les lire pour constater qu’ils ne peuvent pas s’appliquer dans ce cas, il est impossible de légitimer Guaidó dans cette prétendue fonction. L’Europe oublie-t-elle déjà dans quel guêpier elle a été mise depuis ces dernières années à cause des guerres menées par l’Otan à la demande des Etats-Unis ? Aurait-elle besoin maintenant de plus des refugiés latinos ?
La participation d’Israel n’a certainement surpris personne. Mais, le Canada ! La position de ce pays est une réelle surprise. Les Canadiens eux-mêmes ont furieux de cette action, ils étaient habitués à vivre dans un pays ayant une solide réputation de respect pour les droits de l’homme et se trouvent avec un ministre des Affaires étrangers, Mme Alexandra Freeland qui ne se limite pas à féliciter Guaidó, simple larbin de la CIA, dans sa ridicule audace, mais n’hésite pas à salir son propre pays en reconnaissant ce traître. L’ancien expert indépendant des Nations Unies, Alfred de Zayas, a résumé ainsi l’attitude de la ministre en question : « Le Canada a perdu toute sa crédibilité en tant que pays qui défend la démocratie et les droits de la personne »
La deuxième partie de cette tragédie latino-américaine annoncée va se dérouler dans le Bassin des Caraïbes et on ne sait pas encore comment cela va finir. Ils commencent à acheminer des armes, à rémunérer des combattants qui vont organiser des manifestations et les faire dégénérer. La destruction des symboles, le sabotage électrique, les attentats sanglants sont organisés partout dans le pays et tout cela pour créer la terreur et l’angoisse de la population qui se polarisera de plus en plus. Le pays sera alors bien préparé pour que les Etats-Unis puissent lancer avec force l’offensive militaire, en invoquant « l’intervention humanitaire » (cela ne vous rappelle rien ?)
Finalement, on ne s’habitue pas encore à constater que les valeurs progressistes ne priment pas dans notre monde. Il est chaque jour plus facile pour nous tous de comprendre assez vite, que c’est l’argent que fait tourner le monde. Comment est-il possible qu’avec l’aide des réseaux sociaux, de l’éducation à la portée de masses plus grandes, on ne puisse pas tous comprendre que dans ce monde la meilleure des solutions est le respect des droits de l’homme, le respect des choix électoraux des peuples, le respect de la souveraineté des pays et le partage plus équitable des richesses ? Ces valeurs sont indispensables pour notre paix.
De toute façon il faut garder l’espoir. Si le peuple syrien a pu faire échouer la haine qui s’était abattue sur son pays, pourquoi pas le peuple vénézuélien ? Le peuple est fier, éduqué et parfaitement conscient des vastes possibilités qu’il a gagnées par la révolution bolivarienne. Il ne renoncera pas à ces avantages acquis sans se battre. Souhaitons encore une fois de la chance à ce pauvre pays riche.