Roland Marounek
21 septembre 2019
La Belgique, en compagnie du Koweït et de l'Allemagne, a déposé ce 19 septembre un projet de résolution qualifiée de «purement humanitaire» imposant un cessez-le-feu inconditionnel dans la région d'Idleb en Syrie.
La Russie et la Chine, qui avaient demandé en vain que la résolution ne concerne pas la suspension des opérations militaires contre les groupes terroristes, ont apposé leur véto. Le représentant russe à l'ONU a souligné «la flambée d'activisme humanitaire» des autres membres du Conseil de sécurité à chaque avancée dans la reprise de territoires par le gouvernement syrien.
La région d'Idleb est principalement contrôlée par des groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Difficile de faire semblant de ne pas voir que la résolution protègerait ces jihadistes sur le point d'être vaincus, et leur permettrait de reprendre leurs forces, et prolonger la guerre. Humanitaire, vraiment?
«Bombarder les hôpitaux, les écoles et les installations civiles ne participe en rien à la lutte contre le terrorisme», a déclaré "notre" représentant à l'ONU, Marc Pecsteen de Buytswerve, souscrivant ainsi sans réserve à la propagande usuelle des groupes jihadistes.
«Aussi longtemps qu'il n'y aura pas de solution sur les volets humanitaire et politique, la France, l'Europe et plusieurs autres pays ne participeront pas à la reconstruction» du pays, a menacé l'ambassadeur français. Asphyxier le peuple syrien pour l'obliger à céder aux exigences occidentales, ça c'est de l'humanitaire bien compris!
On remarquera en passant que la Belgique a à nouveau manifesté sa grande indépendance à l'ONU, en présentant une résolution manifestement dictée par les États-Unis.
L'ambassadeur syrien aux Nations-Unies, Bachar al-Jaafari, a répondu de façon cinglante aux trois "portes-plumes" ; son intervention est à lire sur https://www.mondialisation.ca/onusyrie-bachar-al-jaafari-repond-aux-porte-plumes-du-droit-humanitaire/5637157