Claudine Pôlet
14 février 2021
On peut difficilement prendre au sérieux la sincérité de « l’inquiétude » des États-Unis sur la résurgence d’al-Qaida en Afghanistan, alors même qu’ils l’appuient directement à Idlib contre le gouvernement syrien et qu’ils soutiennent sous le manteau le groupe terroriste en Afghanistan. En fait, les Etats-Unis veulent garder pied en Afghanistan et doivent donc trouver le moyen de ne pas respecter l’accord de retrait total (tel qu’il fut conclu à Doha le 29.2.2020 entre représentants étatsuniens et Talibans).
Mais il n’y a pas que des forces militaires US en Afghanistan. L’Otan y est également, et ce depuis 2003 au moins lorsque l’Otan a pris le commandement des forces internationales d’occupation.
Après que l’actuel secrétaire général ait déclaré que l’Otan partirait si les USA quittaient l’Afghanistan, le gouvernement belge (par la voix de la ministre de la Défense) a annoncé le retrait possible des derniers militaires belges (une centaine , qui se partagent la « protection » de deux régions afghanes avec le contingent allemand).
Mais la ministre Ludivine Dedonder a aussitôt ajouté les mêmes réserves que Jens Stoltenberg pour justifier un possible maintien de la participation belge à l’occupation de l’Afghanistan. 20 ans après le début de l’invasion militaire internationale, la situation en Afghanistan est désastreuse et l’exigence de refuser toute participation de la Belgique à « la « guerre humanitaire » doit rester à l’ordre du jour du mouvement de paix.