Alerte OTAN n°81 - 4e trimestre 2021 Édito L’Otan fait de la Belgique une cible privilégiée Voici revenu le grand refrain de la menace russe: Poutine prépare l’invasion imminente de l’Ukraineanbsp;! C’est le "renseignement américain" qui le dit, donc c’est vrai. Les États-Unis et des pays membres de l'Otan placent des navires de guerre en Mer Noire et font survoler la région par des bombardiers stratégiques à quelques kilomètres des frontières russes, le président ukrainien adopte un langage martial et fanfaron, et reçoit des armes offensives des pays de l’Otan, mais c’est la Russie qui est accusée d’avoir des troupes à 200 km de la frontière ukrainienne. La Russie devra payer le prix d'une agression contre l'Ukraine, déclare le Secrétaire Général de l'Otan, Joe Biden promet le soutien indéfectible des USA à l'Ukraine… Assurée d’un tel soutien indéfectible le président ukrainien semble être poussé à attaquer le Donbass, voire la Crimée. Quoi qu’il fasse, le récit médiatique est déjà bien mis en place : la Russie est l’agresseur. Même si une confrontation militaire directe avec l’Otan semble actuellement "impensable", elle ne peut être complètement exclue, à court ou à moyen terme. La concentration de forces et la perspective de matériel offensif de l’Alliance à la frontière occidentale russe rendent objectivement la situation dangereuse et imprévisible. Bien qu’à des milliers de kilomètres du Donbass, la Belgique est le centre nerveux de l’Otan en Europe. Elle concentre sur son petit territoire le QG de l’Otan à Mons, le centre politique et administratif de l’Alliance à Bruxelles, une série de têtes nucléaires étatsuniennes à Kleine Brogel, sans compter les infrastructures à double usage comme le port d’Anvers, important point de débarquement de l’armement US en Europe.… En cas de conflit armé, cela représenterait autant de « cibles légitimes », pour paraphraser les porte-paroles de l’Alliance, quand elle bombardait la radio-télévision serbe ou les entrepôts de carburant et de nourriture libyens. La pandémie a exposé avec violence à quel point nos pays si riches étaient vulnérables, à cause du sous-financement chronique des services publics. On n’imagine pas ce que donnerait en termes de prise en charge médicale la catastrophe d’une guerre. Pourtant, les dépenses de ‘défense’ des 26 pays membres de l'Agence européenne de Défense, tous membres de l’Otan à quatre près, ont bondi en 2020 à 198 milliards d'euros, en hausse de 5% par rapport à 20191 L’Otan nous presse de consacrer 2% du PIB à la "défense". La Belgique n’a pas d’argent pour les soins de santé, mais s’apprête à dépenser des milliards pour des F-35, bombardiers excellents pour larguer des bombes nucléaires nouvelle génération, mais parfaitement inutiles pour la défense du pays. Il est urgent que notre pays sorte de cette Alliance qui n’est défensive que de nom. Contrairement au discours officiel, l’Otan ne nous protège pas, mais nous met en danger. Communiqué du CSO, 19.12.21 Non aux provocations de l’Otan à la frontière de l’Ukraine et la Russie ! Nous sommes loin de « l’état de mort cérébrale de l’Otan » ! A l’approche du sommet de l’Otan de 2022 destiné à renforcer les liens entre les 30 pays membres de l’Alliance et préparer un « nouveau concept stratégique » , nous sommes abreuvés d’informations stigmatisant la Russie, Poutine, ses sbires, accusés des pires actions ou intentions ; le renseignement américain (dont on connait la fiabilité) affirme à présent que la Russie prépare l’invasion imminente de l’Ukraine ; et les pays de l’Otan et l’Union Européenne rivalisent d’imprécations et de menaces contre la Russie, dénoncée unilatéralement comme l’agresseur. Depuis l’effondrement du « bloc socialiste » au début des années 90, l’Union Soviétique a éclaté, le Pacte de Varsovie présenté jusque- là comme la raison d’être de l’Otan, a été dissous. Mais l’Alliance Atlantique, loin de se dissoudre suite à la disparition de la « menace soviétique », n’a cessé d’organiser l’encerclement de la Russie. Depuis les années 2000, les pays de l’Otan n’ont cessé de tenter d’amener l’Ukraine, la Géorgie et la Biélorussie dans la sphère d’influence occidentale, en portant au pouvoir des éléments hostiles à la Russie. En Ukraine, en 2014, l’UE et les Etats-Unis ont soutenu sans vergogne le renversement d’un président légitimement élu, par des groupes qui n’avaient de pacifique que la présentation qui en était faite dans nos médias, et qui comprenaient, au su et au vu des dirigeants occidentaux, des paramilitaires d’extrême droite, tel que « Pravy Sektor », ouvertement nazi, et le parti Svoboda, ex parti National Socialiste. La glorieuse « révolution démocratique du Maïdan » se résume finalement à ceci : un mouvement armé a pris par la force le pouvoir et destitué un président démocratiquement élu, ce qui s’appelle en général un coup d’état ; l’Otan s’est empressée de reconnaître et de féliciter un gouvernement dans lequel des postes importants étaient occupés par des personnes ouvertement fascistes. Le désastre qui est survenu dans l’Est du pays russophone est la conséquence directe de ce coup et de cette grossière ingérence occidentale et non le résultat d’une « agression russe ». Aujourd’hui, les troupes de l’Otan patrouillent dans les pays baltes ; les États-Unis et d’autres pays membres de l'Otan placent des navires de guerre en Mer Noire et font survoler la région par des bombardiers stratégiques à quelques kilomètres des frontières russes. L’Otan, qui cherche à affaiblir l’URSS, puis la Russie depuis 1949, fournit de l’équipement militaire et des armes offensives au régime ukrainien et lui fait miroiter un soutien indéfectible. Qui objectivement doit se sentir menacé ? « Nous avons peur ! » prétendait à la tribune des Nations Unies Paul-Henri Spaak pour justifier la création de l’Otan – cinq ans avant le Pacte de Varsovie. Qui, aujourd’hui est en droit d’avoir peur du déploiement militaire de plus en plus près de ses frontières ? La Russie demande des garanties écrites que l’Otan ne progresse plus davantage vers ses frontières, en particulier que l’Ukraine ne rentre pas dans l’Alliance, que celle-ci n’y mène aucune activité militaire, et qu’elle ne déploie pas de systèmes d'armes offensifs dans les pays voisins. Quelle que soit l’opinion que l’on a sur ses dirigeants ou sur son ‘régime’, on ne peut nier que ces demandes de la Russie sont pleinement légitimes. Il devrait être évident qu’aucun dirigeant russe ne pourrait accepter de laisser son pays de plus en plus acculé. Est-il même possible d’imaginer la situation symétrique, les Etats-Unis cernés progressivement par des forces armées hostiles ? L’Otan en traitant avec mépris les demandes russes, et en se répandant en déclarations arrogantes et menaçantes contre la Russie, attise déraisonnablement le danger de conflit. Il est clair que l’Otan aurait dû se dissoudre, une fois sa raison d’être officielle disparue, au profit d’une politique de paix et de coopération, et au bénéfice de tous. Au contraire de cela, elle nous impose des dépenses militaires extravagantes, au détriment du développement de la société, et nous fait courir le risque de destruction totale. Arrêtons cette escalade insensée ! La Belgique doit refuser de participer aux manœuvres militaires aux abords de la Russie, refuser cette politique d’agression continue, et militer pour ouvrir des négociations honnêtes et sérieuses avec la Russie. Exposition au Mondaneum de Mons Resister à la propagande de guerre du 17 septembre 2021 au 2 janvier 2022 Cette exposition inédite invite le visiteur à comprendre les ressorts sur lesquels s’appuie la propagande dans l’histoire militaire, depuis la guerre 14-18 jusqu’aux guerres contemporaines. Elle s’articule autour de 10 principes, décrits par Anne Morelli (Université Libre de Bruxelles) dans son livre « Principes élémentaires de propagande de guerre » et aborde également la question de ceux qui se sont dressés contre elle. Rarement la question de l'opinion publique, et de son attitude à l’égard de la guerre, n’a été évoquée. Elle le sera largement ici. Cette exposition met en relief ceux qui, concrètement, ont refusé de faire la guerre, notamment en 14-18 : les pacifistes, les déserteurs, les automutilés, les suicidés, les fraternisateurs. Si le poids que l’individu possède face aux décideurs est assez modeste, nous avons néanmoins tous autant que nous sommes une possibilité de résister à la propagande de guerre. Une telle réflexion apparaît d’autant plus indispensable aujourd’hui, en raison de la multiplication des conflits armés dans le monde, et du constat de la difficulté de développer des contre-arguments pour s’opposer à la propagande. Plus d'infos: Mundaneum de Mons Exigeons de notre gouvernement de rendre des comptes à la population sur la responsabilité belge dans cette odieuse guerre de 20 ans
Tous les gouvernements belges et tous les partis politiques de notre pays qui, depuis 20 ans ont soutenu la participation belge à la guerre en Afghanistan auront à rendre des comptes devant la population de notre pays : voilà le débat public qui est nécessaire en Belgique, à la place de cette mascarade de discussion à La Chambre qui s’est tenue le 26 août dernier. La Belgique est impliquée militairement dans cette guerre, au moins depuis 2003. C’est la date à laquelle l’Otan a fait main basse sur la FIAS, la « Force Internationale d’Assistance à la Sécurité » force à l’origine conçue par l’ONU pour « sécuriser Kaboul et ses environs » - et non comme force supplétive d’une invasion et d’une occupation meurtrière. En 2014, l’Otan se dispensait du paravent de l’ONU, et remplaçait d’autorité la FIAS par l’opération « Resolute Support », mission « d’assistance à la lutte anti-terroriste ». On peut aujourd’hui juger de sa remarquable efficacité. La Belgique y envoyait des centaines de militaires belges pour « la formation » de l’armée afghane, ainsi que pour la charge de maintenance et de pilotage des avions de chasse F16 qui n’ont cessé de bombarder l’Afghanistan et de tuer des milliers de civils. Pourtant comme l’avait révélé en 2019 le Washington Post, les responsables américains savaient pertinemment depuis longtemps que la guerre était impossible à gagner : « A quoi voulions nous aboutir ici ? Nous n'en avions pas la moindre idée » avouait dès 2015 le Gén. D.Lute, qui menait la guerre en Afghanistan sous les Bush et Obama. La Belgique était-elle au courant ? Qu’est-ce qui empêchait le gouvernement belge de cesser sa collaboration à cette odieuse guerre de l’Otan qui a provoqué désastre après désastre et qui n’a rien « reconstruit » en Afghanistan depuis 20 ans ? Certes, le retrait actuel des troupes d’occupation de l’Afghanistan met en évidence l’impasse à laquelle conduit toute la politique de guerre et de militarisme à outrance qui est la raison d’être de l’Otan. Mais cela ne nous réjouit pas pour autant, si nous ne tirons pas clairement la conclusion que la Belgique doit rompre avec l’Otan et stopper définitivement toute sa politique extérieure belliqueuse. Voilà le débat public que nous devons mener, non seulement au Parlement, mais avant tout au sein des partis progressistes de notre pays et au sein des mouvements de paix. Leuven - Exposition No More Hiroshima Du 1er au 31 août à la Sint-Michiels Vredeskerk, Leuven Les armes nucléaires semblent loin de la Belgique, pour ceux qui sont nés après la guerre froide. Pourtant, il y a toujours des investissements massifs dans ces armes de destruction massive. Que cet argent ne soit pas consacré à la jeunesse, à l'éducation, à la santé ou au climat, c'est un choix. Il signifie une lourde hypothèque sur les générations futures. Le Japon est un pays avec une lourde histoire nucléaire : Hiroshima, Nagasaki, Fukushima. Là-bas, les jeunes font l'expérience de la façon dont les conséquences durent littéralement pendant des générations. Dans le cadre des commémorations des bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasai les 6 et 9 août, Le Leuven Peace Movement et Pax Christi Flanders invitent de jeunes artistes japonais. Cette exposition est construite autour du thème d'un avenir sans armes nucléaires. Comment les jeunes japonais vivent-ils leur histoire ? Comment voient-ils les armes nucléaires aujourd'hui ? Découvrez leur avenir rêvé sans armes nucléaires. Plus d'infos: Leuvense Vredesbeweging, Pax Christi Commémoration Hiroshima Nagasaki Samedi 7 août 2021 de 14h00 à 17h00 Parc Hibakusha UMons, Campus de la Plaine de Nimy Le Collectif Parc Hibakusha et l’UMons vous convient à cette commémoration pour honorer la mémoire des victimes des bombardements atomiques d’Hiroshima et Nagasaki et des essais nucléaires, et pour réclamer le désarmement nucléaire mondial. - Exposition - Vidéos, - Présentation du projet en développement du parc Hibakusha et des différents intervenants, professionnels, enseignants et étudiants:
Le Collectif Hibakusha est composé de personnes et d’associations collaborant à la réalisation et à la pérennité du nouveau Parc Hibakusha au sein du Campus de la Plaine de Nimy à l’Université de Mons en Belgique. Ce Parc, initié en 1989 par le Professeur Pierre Piérart (UMons), est un lieu de mémoire et un plaidoyer pour l’élimination des armes nucléaires dans le monde. SOMMET DE L’OTAN DU 14 JUIN: Pour la justice (sociale, environnementale), contre la guerre et la militarisation Le 14 juin, un sommet de l’OTAN se tiendra à Bruxelles. L’OTAN qui pousse toujours plus pour la confrontation et la militarisation, alors que la pandémie mondiale nous apprend que seule la coopération internationale garantit notre sécurité. Le mouvement de la paix belge appelle à un rassemblement le dimanche 13 juin à 13h sur le Mont des Arts (Place de l’Albertine) Dans “le monde d’après”, post pandémie, l’OTAN n’a pas sa place, car la guerre n’est pas un secteur essentiel! 22 janvier 2021 : Les armes nucléaires sont illégales ! Manifestation devant le Ministère des Affaires Etrangères, 22/01/21 Ce 22 janvier, le Traité d'interdiction des armes nucléaires (TIAN) entre en vigueur. Les armes nucléaires deviennent officiellement illégales en vertu du droit international, rejoignant enfin les armes chimiques et biologiques. Le Traité interdit d’utiliser, de menacer d’utiliser, de mettre au point, d’essayer, de produire, d’acquérir, de posséder, de stocker et de transférer des armes nucléaires. |