« Kosovo : une guerre juste pour créer un état mafieux »*
Le nouveau livre de Péan est plus qu'un pavé : un monument de lucidité. Un temple du courage intellectuel et physique. Une brique d'amertume. Il s'ouvre et s'achève par le récit d'un épisode parmi les plus horribles de la guerre civile yougoslave : l'extraction, à vif, du cœur d'un jeune homme serbe par un jeune médecin albanais, tremblant de terreur, qui finira par se rendre et se confesser des années plus tard, hanté par son crime et traqué comme témoin gênant par ses ex-patrons, trafiquants de chair humaine. Lesquels patrons, Péan l'affirme à la suite de Dick Marty, sont des personnages de premier plan de l'État mort-né du Kosovo, issu de l'union passionnée de l'OTAN et d'une mafia sans merci.
Le voici dans toute sa hideuse vérité, belles âmes humanitaires, le fruit de vos songes creux. Si le chemin de l'enfer est pavé de bonnes intentions, nous interroge Péan, à quoi mène cette autoroute d'illusions, de manigances politiques et d'aveuglement délibéré ? Son livre est une encyclopédie de la manipulation. En l'ouvrant, c'est une malle de souvenirs cauchemardesques que je déverrouille dans ma tête. Guerres fratricides attisées de l'étranger ; montages photo à charge, grossiers et bâclés comme le sont les mensonges les plus efficaces ; rumeurs de « camps de la mort » et de « viols de masse » jetées après usage, mais qu'il était interdit de questionner sur le moment ; dizaines de courriers inutiles à des rédactions de presse qui s'étaient promues agents RP des « gentils », bosniaques ou albanais ; 78 jours de bombes sur la Serbie à cause de son refus de ramper ; les ministres occidentaux se jetant dans les bras des caïds balkaniques…
D'écœurement devant tant de bêtise, j'avais opté pour le camp des « méchants » Serbes. Passer pour un vilain aux yeux des imbéciles est une volupté de fin gourmet, aurait dit Courteline. Mais c'est faux. Cela flatte votre orgueil un instant, puis cela vous fait désespérer : soit de votre propre santé mentale, soit de celle des humains qui vous entourent.
Le pavé de Péan, fortement documenté, est moins une consolation qu'un soulagement : non, ce n'était pas mon esprit qui déraillait. L'affaire qui a marqué mes années d'apprentissage et formé ma vision du monde était bel et bien un « Tchernobyl de l'information » qui a irradié les consciences en Occident, étouffé le sens commun et fait de l'esprit des masses un disque dur vierge, sans mémoire ni structure logique, prêt à avaler n'importe quel bobard diffusé d'« en haut ». Si, désormais, les nouvelles du monde à l'intention du grand public ressemblent à des contes à dormir debout, c'est dans l'ex-Yougo que ce théâtre de Guignol fut testé et mis au point.
Slobodan Despot, 17 mai 2013.
* Kosovo : une guerre juste pour créer un état mafieux. Par Sébastien Fontenelle et Pierre Péan, paru chez Fayard
Les suites de l'Operation Unified Protector de l'OTAN qui a détruit la Libye
Après avoir bombardé la Libye pendant plus de 7 mois et détruit toutes ses infrastructures et ses institutions, assassiné le président Kadhafi, tué des milliers de civils, après avoir mis au pouvoir une clique de bandits et de criminels, l'Otan poursuit son œuvre. Le premier ministre libyen a rendu visite au siège de l'Otan à Bruxelles. Résultat fructueux, puisque le secrétaire général Rasmussen annonce que les pays de l'Otan ont décidé d'envoyer en Libye une délégation d'experts chargée de déterminer les domaines dans lesquels l'Otan peut apporter une aide et décide déjà que ce sera la mise en place des institutions de sécurité et des activités de formation, ainsi qu'une invitation à devenir membre du « Dialogue méditerranéen ».
L'Otan est toujours en guerre en Afghanistan
Les annonces répétées du retrait des troupes de l'Otan à la fin 2014, ne suffisent pas à cacher la réalité : la guerre continue en Afghanistan. Les populations civiles continuent aussi à en mourir, et à en souffrir toutes les conséquences, les réfigiés afghans n'osent pas rentrer au pays. Comme en témoignent ceux qui ont demandé asile en Belgique. Mais le gouvernement belge ne veut rien entendre et s'enferme dans l'hypocrisie et le mensonge. Il lui est impossible de reconnaître la situation de danger dans laquelle se trouveront les afghans demandeurs d'asile en Belgique puisque la coalition otanienne à laquelle participe l'armée belge a décidé que la guerre est finie en Afghanistan !