Comme on pouvait sy attendre, les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis, que nous condamnons sans réserves, ont servi de prétexte pour activer les aspects les plus réactionnaires et bellicistes de la politique internationale américaine. Cette politique vise à liquider définitivement ce qui reste de capacité dintervention du système des Nations Unies pour le règlement de conflits internationaux; ce qui veut également dire liquider lexistence même du droit international comme élément normatif dans les rapports entre les nations.
Cette dangereuse et antidémocratique évolution est en train de se faire cette fois sans la moindre pudeur. En effet, pour lintervention en Irak les alliés eurent laccord des Nations Unies ; pour le Kosovo ils passeront outre sous prétexte dun probable veto chinois ou russe au Conseil de Sécurité et firent appel à lOTAN. Cette fois où la lutte anti-terroriste semble ne pas risquer de veto, ils nont même pas ce prétexte; Ils ne font même plus semblant et ils décident dagir selon les normes et règlements de lAlliance Atlantique et non suivant celles de la Charte des Nations Unies.
Ainsi les choses paraissent claires et une nouvelle guerre totalement illégitime se prépare; il sagit déliminer toute instance internationale, et ce, au profit de la volonté hégémonique de la seule grande puissance américaine ; volonté se manifestant notamment via les canaux de lOTAN.
Les déclarations du ministre des affaires étrangères Louis Michel au quotidien La Libre Belgique, selon lesquelles les Nations Unies seront uniquement informées des décisions prises au sein de lAlliance atlantique, sont particulièrement graves dans la mesure où ce ministre, parlant aussi au nom de lUnion européenne, décrète la fin de ce qui pouvait rester dindépendance du pouvoir civil international face à la structure de guerre du Pentagone.
Nous vivons dès lors un de moments les plus sombres pour lavenir des relations internationales et de la paix mondiale.
Sur le plan interne, cette même volonté décraser toute légalité, se manifeste par la préparation de mesures de répression accrues contre les populations immigrées habitant sur le sol européen et contre les divers mouvements résistant à la mondialisation. Elle se manifeste aussi via laugmentation des budgets militaires au détriment de la composante sociale des dépenses publiques.
Face à ces graves défis à la conscience démocratique et citoyenne, il nous semble urgent dappeler à la capacité de mobilisation des gens pour manifester leur refus à ces dérives militaristes et exiger que les diverses assemblées locales, syndicales et politiques puissent débattre de ces graves problèmes. Aucune participation de notre pays à une intervention militaire ne peut se produire sans débat préalable au parlement et sans mandat de lONU.
Le moment nous semble ainsi venu pour redonner vie à un puissant mouvement des forces civiques soucieuses de ne pas laisser la gestion de la paix mondiale dans les seules mains des militants de la guerre.