Voici revenu le grand refrain de la menace russe: Poutine prépare l’invasion imminente de l’Ukraine ! C’est le "renseignement américain" qui le dit, donc c’est vrai.
Les États-Unis et des pays membres de l'Otan placent des navires de guerre en Mer Noire et font survoler la région par des bombardiers stratégiques à quelques kilomètres des frontières russes, le président ukrainien adopte un langage martial et fanfaron, et reçoit des armes offensives des pays de l’Otan, mais c’est la Russie qui est accusée d’avoir des troupes à 200 km de la frontière ukrainienne.
La Russie devra payer le prix d'une agression contre l'Ukraine, déclare le Secrétaire Général de l'Otan, Joe Biden promet le soutien indéfectible des USA à l'Ukraine… Assurée d’un tel soutien indéfectible le président ukrainien semble être poussé à attaquer le Donbass, voire la Crimée. Quoi qu’il fasse, le récit médiatique est déjà bien mis en place : la Russie est l’agresseur.
Même si une confrontation militaire directe avec l’Otan semble actuellement "impensable", elle ne peut être complètement exclue, à court ou à moyen terme. La concentration de forces et la perspective de matériel offensif de l’Alliance à la frontière occidentale russe rendent objectivement la situation dangereuse et imprévisible.
Bien qu’à des milliers de kilomètres du Donbass, la Belgique est le centre nerveux de l’Otan en Europe. Elle concentre sur son petit territoire le QG de l’Otan à Mons, le centre politique et administratif de l’Alliance à Bruxelles, une série de têtes nucléaires étatsuniennes à Kleine Brogel, sans compter les infrastructures à double usage comme le port d’Anvers, important point de débarquement de l’armement US en Europe.… En cas de conflit armé, cela représenterait autant de « cibles légitimes », pour paraphraser les porte-paroles de l’Alliance, quand elle bombardait la radio-télévision serbe ou les entrepôts de carburant et de nourriture libyens.
La pandémie a exposé avec violence à quel point nos pays si riches étaient vulnérables, à cause du sous-financement chronique des services publics. On n’imagine pas ce que donnerait en termes de prise en charge médicale la catastrophe d’une guerre. Pourtant, les dépenses de ‘défense’ des 26 pays membres de l'Agence européenne de Défense, tous membres de l’Otan à quatre près, ont bondi en 2020 à 198 milliards d'euros, en hausse de 5% par rapport à 20191
L’Otan nous presse de consacrer 2% du PIB à la "défense". La Belgique n’a pas d’argent pour les soins de santé, mais s’apprête à dépenser des milliards pour des F-35, bombardiers excellents pour larguer des bombes nucléaires nouvelle génération, mais parfaitement inutiles pour la défense du pays.
Il est urgent que notre pays sorte de cette Alliance qui n’est défensive que de nom. Contrairement au discours officiel, l’Otan ne nous protège pas, mais nous met en danger.